Grève du 13 octobre : SNU, abaya, Parcoursup, les élèves bloquent le lycée Saint-Charles à Marseille

Alors que les syndicats unis appellent à une journée d'action ce vendredi sur les salaires, le pouvoir d'achat et l'égalité femme-homme, les lycéens se remobilisent eux aussi sur la réforme du bac, l'abaya.

Des poubelles, des barrières et même une trottinette électrique, tout est bon pour bloquer les accès du lycée Saint-Charles à Marseille  (1ᵉʳ arrondissement). Stella et ses camarades ont pris position dès 7h ce vendredi 13 pour empêcher élèves et professeurs d'entrée dans l'établissement par le portail principal. En cette nouvelle journée d'action sur les salaires, le pouvoir d'achat et l'égalité homme-femme, plus de six mois après la bataille contre la réforme des retraites, les lycéens ont répondu à l'appel des syndicats lancé partout en France. 

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En réponse à l'appel des syndicats ce vendredi 13 octobre, les lycéens ont bloqué les entrées du lycée Saint Charles à Marseille. ©FTV
Mobilisés sur Parcoursup, l'abaya et le SNU

"On manifeste contre l'obligation du Service National Universel (SNU), contre l'interdiction du port de l'abaya qui est islamophobe et sexiste, contre Parcoursup et les plateformes de tri social", explique l'élève de 1ʳᵉ, syndiquée au mouvement national des lycéens, (MNL) et qui suit un double cursus du bac général et de son équivalent allemand. 

Le nouveau calendrier du bac en question

Elève de Terminale générale, Gaspard est le représentant départemental du MNL. Si les trois revendications portées par les lycéens sont importantes, l'urgence pour lui, c'est "le nouveau calendrier du baccalauréat"

Fin août, Emmanuel Macron a annoncé que le décalage des épreuves de spécialité en juin dès cette année. De ce fait, dénoncent les élèves, les programmes sont alourdis et les deux épreuves qui comptent pour un tiers dans la note du bac ne sont désormais plus prises en compte dans Parcoursup.

"Sur Parcoursup, il n'y a plus de notes qui représentent les compétences de l'élève avec un barème national, les évaluations se font par les professeurs dans chaque lycée et il y a une grande disparité entre les établissements, et ça accentue les inégalités", indique Gaspard. 

Pour une révision de Parcoursup

Les syndicats lycéens demandent d'une part que les programmes soient allégés et d'autre part la suppression ou la remise à plat de Parcoursup.

"La meilleure solution, ce serait que le gouvernement ouvre des places en fac pour que tous les élèves qui ont le bac accèdent à des études supérieures ou alors modifier le calendrier de Parcoursup et celui du bac", selon Gaspard. 

Les nouvelles dates des épreuves de spécialité n'ayant pas été encore fixées par le ministre Gabriel Attal, le lycéen espère encore pouvoir par cette mobilisation obtenir dès cette année "une discussion entre élèves, professeurs et l'Education nationale pour trouver un entre-deux qui permettrait de passer les épreuves sereinement et d'avoir ces notes sur Parcoursup."

Non au SNU obligatoire pour tous

Pour les syndicats lycéens, l'interdiction de l'abaya est une autre problématique majeure, mais ils sont aussi très inquiets des propos équivoques de Prisca Thévenot, la nouvelle secrétaire d'Etat à la jeunesse qui veut "faire du service national universel un passage républicain pour tous". Emmanuel Macron en avait fait la promesse en 2017. "C'est une lutte qu'on mène depuis longtemps, le gouvernement avait déjà reculé, rappelle le responsable du MNL 13, on espère le contraindre à abandonner, de le rendre obligatoire"

Pour maintenir le blocage du lycée, une partie des élèves va rester sur place toute la journée alors que d'autres sont allés gonfler les rangs de la manifestation unitaire des syndicats, partie des Réformés.

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