La grève annoncée ce vendredi 13 octobre sera très suivie par le corps médical. De très nombreux médecins libéraux prévoient de fermer leur cabinet et de poursuivre leur grève sur plusieurs jours, comme en témoigne Laurent Saccomona, président de l'Union Régionale des Professions de Santé Médecins Libéraux de la région PACA.
Ce vendredi 13 octobre, une grève "pour le pouvoir d'achat" a été annoncée. En plus des écoles, collèges, lycées et des transports en commun, les médecins ont décidé de considérablement se mobiliser.
Laurent Saccomano, président de l'Union Régionale des Professions de Santé Médecins Libéraux (URPS ML) de la région PACA, prévoit une "mobilisation très forte". "Les professionnels de santé et les médecins sont très mécontents, ils sont même exaspérés", explique-t-il.
Les médecins espèrent une revalorisation très marquée de la rémunération de certains actes mais aussi une reconnaissance de leur travail, ce qui leur permettrait d'exercer dans des bonnes conditions.
Laurent Saccamano, président URPS ML PACA
"On leur en demande toujours plus"
Les médecins libéraux se trouvent actuellement dans une situation où ils ont "du mal à investir dans leurs locaux et à embaucher du personnel mais on leur en demande toujours plus", reproche Laurent Saccamano. Il regrette que le gouvernement interprète cela en voulant déléguer certaines actions à d'autres professionnels de santé, comme la distribution d'antibiotiques sans ordonnance en cas d'angine ou de cystite.
Les médecins s'étaient déjà mis en grève à la fin de l'année 2022 et au début de l'année 2023 pour protester contre la loi Rist, une loi pour un "accès direct" aux soins, permettant par exemple aux patients de ne pas passer par le médecin généraliste avant d'aller chez le kinésithérapeute. Cette loi est entrée en vigueur en avril.
Par ailleurs, l'augmentation d'1,5 euro qu'a subi la consultation chez le médecin généraliste est très mal passée. "En pleine période d'inflation, après la longue période de Covid pendant laquelle les médecins ont été malmenés, mais ont toujours répondu présents, passer la consultation à 26,50 euros a été vu comme une provocation, une humiliation", martèle Laurent Saccamano.
Même si ce sont pour des revendications différentes, "tous les syndicats de médecins ont appelé à la grève" affirme-t-il. "Tous expriment cette difficulté dans l'exercice et la souffrance de leur personnel", poursuit-il.
"La gestion d'un cabinet devient très difficile, on a atteint un ras-le-bol", souffle le médecin. Il confirme que certains membres du corps médical se mobiliseront pendant plusieurs jours.
Les patients pourraient ainsi trouver porte close jusqu’à la semaine prochaine à leur cabinet médical.