Guerre en Ukraine : 3.000 élus de toute l'Europe solidaires avec le peuple ukrainien à Marseille

Le 9e sommet européen des Régions et des Villes s'est ouvert à Marseille ce jeudi 3 mars dans un contexte singulier. Les élus ont rendu hommage au peuple ukrainien et rappelé l'importance de leur cohésion pour une solidarité unifiée pendant la guerre.

Une rencontre en bleu et jaune. Ils étaient 3.000 élus venus de l'Europe entière pour l'ouverture du 9e sommet européen des Régions et des Villes, ce jeudi 3 mars à Marseille. 329 régions et 90.000 communes représentées au parc Chanot dans un contexte singulier : c'est le premier sommet européen des régions depuis la pandémie de Covid-19 et le premier depuis que la guerre en Ukraine a commencé. 

Le sommet a débuté par un hommage au peuple ukrainien. Renaud Muselier, le président de région Paca, a déployé le drapeau bleu et jaune avec le président du Comité européen des régions, Apóstolos Tzitzikóstas. S'en est suivie une minute de silence en hommage au peuple attaqué par la Russie. Puis de longs applaudissements. 

"Cette démarche de liberté, ce combat, est absolument incroyable pour nous, a déclaré Renaud Muselier. Ce sont les mêmes cultures, les mêmes religions. Pour nous c’est inimaginable. Quand on voit leurs bâtiments détruits, l’absence de tout pour les enfants....(...) On ne réalise pas très bien ce que cela représente mais c’est nos frères, cela pourrait nous arriver".

Pour les élus, ce sommet est l'occasion d'apporter une réponse "forte et coordonnée" à cette crise. "Nous avons là la démonstration que nous pouvons aller dans une nouvelle étape de la construction européenne.", a déclaré Carole Delga, présidente de la région Occitanie. 

"Ce comité des régions, c’est un lieu de mutualisation, mais également de dynamique. Quand on est président de région, nous mesurons à quel point le collectif est indispensable pour pouvoir avancer", a-t-elle ajouté.

"Nous avons un rôle, nous, président de région européenne, pour créer le collectif sur nos régions. L’ensemble des 18 régions françaises doit être dans la coordination pour l’aide humanitaire, pour l’organisation de convoi humanitaire."

Des problématiques communes, des solutions différentes

Pour Andreas Fritsche, élu de Vienne, ce sommet est l'occasion d'adresser "un geste de solidarité avec l'Ukraine". "J’attends de faire la connaissance des autres élus locaux pour discuter de l’avenir de l’Europe. Il y a beaucoup de problèmes comme l’environnement qui sont communs avec les autres pays. On peut apprendre des solutions par les autres."

Une volonté partagée par Rémy Marcin, élu à la Métropole du Grand Paris : "C’est l’occasion de croiser des personnalités et des personnes de différents horizons, de différentes villes. Ce qui nous conduit à avoir des échanges au niveau international et d’avoir des contacts sur des problématiques identiques auxquelles des solutions différentes sont portées. Comparer nos problématiques et avoir des regards croisés sur ces problématiques. L’environnement, la circulation, la participation des citoyens".  

La double tâche des régions européennes

"Le rôle des régions et des villes est très important. Tout d’abord, nous devons aider les milliers de personnes qui partent d'Ukraine à cause de la guerre, a détaillé  le président du Comité européen des régions, Apóstolos Tzitzikóstas. Et d’autre part, voir comment les régions et les villes peuvent soutenir les régions et les villes qui se trouvent aux frontières de l’Union européenne. Nous avons donc une double tâche".

"Ce sommet représente la voix d’1,2 millions de politiciens élus au niveau régional. (...) On doit voir comment on va gérer la crise, et en même temps, voir le futur de l’Europe et comment on va pouvoir gérer les grandes questions de la crise climatique, de la digitalisation, des fonds de cohésion et tous les problèmes de démographie que nous avons en Europe. Voir comment le rôle des municipalités des villes, des régions peut être renforcé pour pouvoir atteindre tous ces buts". 

Benoît Payan prêt à accueillir les Ukrainiens

Le maire de Marseille Benoît Payan a souligné la solidarité de la ville de Marseille avec le peuple ukrainien. "La guerre est à nos portes et déchire notre continent. (…) Marseille connaît le prix des guerres. (…) Mais Marseille c’est aussi l’histoire de ces habitants, de ceux qui ont fui les guerres pour trouver un refuge, ici. (…) Tous les conflits régionaux ont eu ici une répercussion dans cette terre d’asile et d’accueil. Au peuple ukrainien, au nom des Marseillais, je souhaite vous accueillir".

Le maire a appelé tous les Marseillais et les élus présents au sommet à se réunir ce jeudi soir à 18h30 devant la mairie centrale, sur le Vieux-Port, en solidarité avec l'Ukraine. 

"Lançons aujourd’hui un appel pour la paix. Disons ensemble aux Ukrainiens : nous sommes là aujourd’hui comme nous le serons demain. Un pour tous et tous pour un".