Aix-Marseille Université annonce avoir lancé une enquête en juin 2020 sur les travaux du professeur Didier Raoult et ses équipes. Menée par des experts "indépendants", l'enquête étudie "l'intégrité" des études cliniques sur le traitement du Covid.
Le premier volet de l'enquête portant sur les publications de Didier Raoult et ses ses équipes en 2020 est déjà clos. Un second volet a été lancé pour l'année 2021 "en totale transparence" avec Didier Raoult, a précisé Eric Breton, le président de l'Aix-Marseille Université.
"La création de cette commission d'évaluation fait suite à une demande de Didier Raoult qui a sollicité à ce titre la présidence de l'Université en vue de faire constater l'intégrité de son travail", a affirmé l'IHU auprès de l'AFP.
Menée par des "experts scientifiques indépendants", cette enquête "nécessite à la fois temps, sérieux et rigueur", souligne l'Université.
Les études sur l'hydroxychloroquine à la loupe
En 2020, le professeur Didier Raoult a publié plusieurs études cliniques sur l'hydroxychloroquine concluant selon lui à son efficacité contre le virus du Covid-19.
Les résultats de ces études avaient déchaîné les passions et suscité de vives critiques de la part d'une partie de la communauté scientifique, jugeant notamment que les échantillons de patients pour l'essai clinique étaient trop restreints.
Le 22 mai 2020, la revue médicale britannique The Lancet publiait une étude mettant à mal l'efficacité de l'hydroxychloroquine, molécule qui augmenterait la mortalité et les arythmies cardiaques chez les personnes atteintes du Covid-19. L'OMS suspendait alors son usage dans le cadre d'essais cliniques internationaux.
Quelques semaines plus tard, The Lancet retirait son étude pour cause de doutes sur la véracité de certaines données. Rétropédalage général, avant que l'OMS persiste et annonce renoncer aux essais sur l'ydroxychloroquine.
Depuis, plusieurs dizaines d'essais cliniques randomisés ont conclu à l'inefficacité de ce traitement contre le Covid-19. L'IHU, lui, continue de le défendre. L'enquête de l'Université Aix-Marseille pourrait relancer la saga de l'hydroxychloroquine.