Ce matin à 9H05, plus de 600 personnes se sont rassemblées au bas de la rue d'Aubagne pour observer 9 minutes de silence. Huit minutes en hommage aux victimes de l'effondrement des immeubles et une minute en hommage à l'octogénaire décédée samedi soir en marge de la manifestation
Un mois, jour pour jour après le drame de l'effondrement des deux immeubles n° 63 et n° 65 de la rue d'Aubagne, environ 600 personnes se sont rassemblées ce matin à 9H05, à quelques mètres du lieu du drame. A 9H05, l'heure estimée de l'effondrement, le public a observé neuf minutes de silence, huit minutes en hommage aux huit victimes qui demeuraient au n°65 et une minute en hommage à cette octogénaire, décédée samedi dernier à l'hôpital, après avoir reçu une grenade lacrymogène, en marge de la manifestation contre le logement insalubre à Marseille.
De l'émotion à la colère
A 9H05, le public s'est figé, l'émotion pouvait se lire sur les visages, les yeux étaient brillants de tristesse.indique Boris, un habitant de Noailles.Je ne les connaissais pas mais ça aurait pu être nous, des amis, un voisin
confie Naïma, une sinistrée de la rue d'Aubagne.J'ai prié, j'ai pensé à eux, parce qu'on se voyait tous les jours, on se disait bonjour. Ce n'est pas facile de voir ces photos maintenant
Des larmes, mais aussi de la colère, notamment celle des familles des victimes qui reprochent à la mairie de ne pas avoir organisé une cérémonie officielle
explique Saïda, la cousine d'une victime.Ça aurait été bien que des gens de la mairie viennent avec un brassard... Ça nous aurait touché, on aurait eu la larme à l'œil, ils auraient été en deuil avec nous
ajoute Kaouther Ben Mohamed, du collectif du 5 novembre.Les pouvoirs publics ne semblent pas très affectés et n'ont manifesté ni condoléances officielles ni gestes marquants pour ce premier mois de deuil marseillais
De son côté, pour marquer ce premier mois après le drame, la mairie de Marseille a remis les drapeaux de l'hôtel de ville en berne et a demandé à tous les agents municipaux, d'observer une minute de silence, en hommage aux victimes.
Reportage : Margaid Quioc et Ali Martiniky