Comment trois immeubles ont-ils pu s'effondrer dans le quartier Noailles, au centre de Marseille ce lundi 5 novembre ? Alors que les recherches se poursuivent dans les décombres, bien des questions se posent.
Quelles sont les personnes qui manquent à l'appel ?
Au moins huit personnes manqueraient à l'appel après l'effondrement des trois immeubles de la rue d'Aubagne ce lundi. Le bâtiment du numéro 65 abritait 9 à 10 appartements qui étaient occupés. Sur place ce mardi matin, le ministre de l'Intérieur, Christophe Castaner, a expliqué que cinq résidents et trois personnes invitées étaient susceptibles de s'être trouvées sur place.
Une femme d'origine comorienne est en particulier portée disparue, car elle n'est pas allée chercher sa fille à l'école hier soir et également une autre femme "qui ne sortait jamais de chez elle". En ce qui concerne les deux passants aperçus sur une vidéo-surveillance, rien n'a été retrouvé dans les décombres.
Quelles sont les chances de retrouver des rescapés ?
Les chances de retrouver des survivants s'amenuisent au fil des heures. Selon Christophe Castaner les drones des pompiers ont montré la présence de "poches de survie". Par expérience sur ce type de catastrophe, les secours estiment qu'il est possible de retrouver des rescapés jusqu'à trois jours après l'effondrement.
A qui appartenait ces immeubles ?
► L'immeuble situé au 63 rue d'Aubagne était la propriété du bailleur Marseille Habitat. Haut de 4 étages, il était muré depuis la prise d'un arrêté de péril imminent en 2008, il avait été racheté par la mairie de Marseille qui l'avait sécurisé afin d'en empêcher l'accès.
► L'immeuble situé au 65 rue d'Aubagne est une copropriété de 9 à 10 appartements. Il a déjà fait l'objet d'un arrêté de péril imminent en janvier 2017, levé en juin 2017. Mais en octobre dernier, un nouvel arrêté de péril a été pris en urgence suite à l'effondrement d'une partie de la cage d'escalier. Une expertise a été menée le 18 octobre de la part de services agréés par le tribunal, et des travaux de confortement réalisés au premier étage "permettant la réintégration des occupants" toujours, selon la mairie de Marseille. C'est sur le site de cet immeuble que cinq résidents sont toujours recherchés ainsi que trois personnes potentielles invitéss.
► L'immeuble du numéro 67 était comme le 63 muré et théoriquement inhabitable mais peut-être squatté.
Pourquoi les immeubles se sont-ils effondrés ?
C'est l'immeuble du 63 rue d'Aubagne qui s'est effondré entraînant avec lui les bâtiments mitoyens aux numéros 65 et 67. Selon la mairie, la catastrophe "pourrait être dû aux fortes pluies qui se sont abattues sur Marseille ces derniers jours".
Pour autant, ces bâtiments anciens datant du XVIII-XIXe siècles sont situés dans un quartier défavorisé du centre de Marsaille, à Noailles qui compte de nombreux habitats insalubres. Ils avaient fait l'objet d'arrêté de péril imminent ces dernières années (voir plus haut).
L'enquête a été confiée à la police judiciaire, elle devra déterminer les causes exactes.