"J'ai 63 ans, je ne veux pas me faire agresser", les habitants d'une résidence font face à des squatteurs armés

Dans le 14ᵉ arrondissement de Marseille, les habitants et propriétaires de la résidence Le campus, dans le quartier du Merlan, sont démunis face à une situation de squat qui dure depuis des années. Sous le statut d'une association, ils dénoncent l'inaction de l'État et se sentent délaissés.

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Les habitants de la résidence Le campus, dans le quartier du Merlan, dans le 14ᵉ arrondissement de Marseille, sont à bout. Depuis plusieurs années, des appartements sont squattés. S’il y a deux ans, près de 90 % des logements étaient soit vides, soit cassés ou squattés, aujourd’hui, 50 appartements sur 280 sont illégalement occupés. Dans les couloirs, les murs et les portes conservent les stigmates, tout comme l'extérieur de la résidence. Fenêtres condamnées, balcons bâchés, façade noircie... illustrent la situation que subissent les habitants. 

"Le laxisme des autorités compétentes"

Malik est propriétaire de quatre appartements, dont un qui a été incendié. Avec 145 copropriétaires, ils ont créé une association pour s’entraider et dénoncer l’inaction de l’État. "On dénonce le laxisme des autorités compétentes. Il y a un laisser-aller du gouvernement. On a été pris en otage par les squatteurs qui nous ont envahis, mais aussi par l’État qui nous impose de payer des taxes foncières, des taxes de logement vacant.", relate Malik. Une habitante partage le même sentiment. Elle regrette que la grande mairie ne fasse rien : "On a l’impression d’être délaissés. La vitrine est bien jolie en bas, mais ici les quartiers des 14ᵉ/15ᵉ arrondissement, on est abandonnés." 

Je n’avais jamais vu une telle déchéance avant.

Une locataire de la résidence Le campus, dans le quartier du Merlan

Malik l’affirme, le but de l’association n’est pas de se faire justice eux-mêmes. "Notre unique combat, c’est que l’on puisse récupérer pleine possession des lieux, d’arrêter de payer pour eux. Toutes les dégradations sont à nos frais. On se retrouve à payer sans que personne nous vienne en aide." Pour illustrer ses propos, il explique que quelques mois auparavant, grâce à une cagnotte, ils ont pu effectuer un grand nettoyage qui leur a permis de faire enlever 210 m3  d'encombrants et de déchets.

Insalubrité et violence

En plus du squat et de l’insalubrité qui règne dans la résidence, nombreux sont ceux qui dénoncent une grande insécurité. "Je n’ai pas d’interaction avec eux, juste bonjour et bonsoir. Parce que dès qu’on leur dit quelque chose, ils s’emballent vite", témoigne la locataire.

J’ai 63 ans, je ne veux pas me faire agresser sur mon lieu de résidence.

Une locataire de la résidence Le campus, dans le quartier du Merlan

Pour tenter de récupérer les logements, dès qu’un appartement est vide, ils le murent pour éviter que quelqu’un d’autre arrive. "On nettoie, on entretient, on sécurise… en attendant que l’État agisse et applique la justice", explique Malik. Il explique également que certains locataires vivent dans la peur de se faire squatter leur appartement.

@france3paca Dans le 14ᵉ arrondissement de Marseille, les habitants et propriétaires de la résidence Le campus, dans le quartier du Merlan, sont démunis face à une situation de squat qui dure depuis des années. Sous le statut d'une association, ils dénoncent l'inaction de l'État et se sentent délaissés. #squat #marseille ♬ son original - France3Paca

Pour éviter une telle situation, certains ont renforcé leur porte d’entrée, voire installés des portes anti-squat. "Il reste 200 locataires qui sont dans la peur de laisser leur logement vide une journée, ils ne peuvent plus partir en vacances, ils sont condamnés à rester ici parce qu’ils savent très bien qu’en une journée, leur logement va être squatté", assure Malik.

Démuni, Malik tente quand même de récupérer ses logements, quitte à prendre des risques, face à l’agressivité des squatteurs. En témoigne la fin du tournage, où l’équipe présente sur place a été prise à partie et menacée par des squatteurs armés de machettes et de harpons.

Avec Jules Boudier / FTV

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