Une cinquantaine d'étudiants en médecine ont manifesté ce matin à Marseille. Ils dénoncent une réforme où le classement prime. Ce système bloque beaucoup de passages en deuxième année.
"Je n'ai plus aucune chance". Les étudiants en médecine sont en colère. Ce lundi 3 juin 2024, ils étaient une cinquantaine à manifester devant la faculté de médecine de la Timone, dans le 5e arrondissement de Marseille.
Tous sont mobilisés contre une situation qu'ils jugent injuste. Depuis la réforme des études de médecine, tous les étudiants qui ratent la première année n'ont plus la possibilité de redoubler. Deux solutions s'offrent à eux : ils peuvent soit partir faire leurs études à l'étranger, soit rester à Marseille et suivre une formation d'infirmier. Cette formation servirait comme passerelle, qui, s'ils réussissent, leur permet de passer directement en deuxième année de médecine.
Le classement compte plus que la note
Mais au moment des résultats, c'est la surprise. On leur annonce que leurs notes ont été harmonisées en fonction de la moyenne de la promotion. Ce qui compte, ce n’est pas la moyenne brute de l’élève, mais sa position dans le classement de sa promotion.
Par exemple, si la promotion a eu une moyenne de 16, et qu’un élève a 14, sa note finale va baisser. Sur le papier, cette harmonisation est censée assurer "une équité" entre les étudiants, comme on peut le lire sur le site de l’AMU. Elle est calculée à partir d’un algorithme, mais ni les étudiants, ni les parents ne comprennent comment cela fonctionne.
Les étudiants qui manifestaient ce lundi 3 juin ont perdu entre deux et six points sur leur moyenne générale. Parmi, eux, Iman. Son rêve de devenir médecin semble s'effondrer : "J'ai eu 15,5 au premier semestre, on m'a enlevé 5,3 points. Je me retrouve à presque 10,2 points. Ce qui ne me laisse aucune chance de repasser en médecine", dénonce-t-elle.
"C'est tout ce que je veux faire. Il n'y a rien de plus au monde que je souhaite que de devenir médecin. Malheureusement, je vais peut-être devoir aller à l'étranger, et ce n'est pas forcément ce que j'ai envie", souffle l'étudiante.
En tant que parent, ça nous arrache le cœur.
Céline, mère d'une étudianteà France 3 Provence Alpes
Les parents aussi sont en colère. "C'est vraiment difficile. Cela fait deux ans qu'on les soutient, c'est un investissement de tous les jours", assure Céline, mère d’une étudiante. "C'est énormément de sacrifices, elle n'a pas fêté ses 18 ans, ni ses 19 ans. Elle ne sort pas depuis deux ans, c'est difficile pour les jeunes", témoigne-t-elle.
Selon les parents et étudiants, impossible d'avoir des informations de la part de la faculté. Ils prévoient déjà d'autres rassemblements.
Contacté, le doyen de la faculté de médecine de Marseille n'a pas donné, pour le moment, suite à nos sollicitations.
