Rentrée 2024. "J’ai peur de prendre du retard", ils n'ont ni lycée ni collège dix jours après la rentrée

Deux semaines après la rentrée, des centaines d'élèves du secondaire n'ont pas repris les cours, ils n'ont pas eu d'affectation et sont pour l'heure toujours dans l'attente d'une réponse de l'Education nationale.

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"Je n’ai pas eu de réponse de l’éducation nationale, pour l’instant, je ne suis dans aucun lycée". Tanni fait des puzzles en attendant de reprendre les cours. L'adolescent marseillais de 14 ans n'a pas fait sa rentrée en seconde en classe euro Espagnol. "J’ai peur de prendre du retard et devoir rattraper les choses que je n’ai pas eues", confie-t-il. Il a pourtant l'âge d'une scolarité obligatoire. 

Sur le carreau après un refus d'affection

La famille installée dans le quartier d'Eoures, à l'est de Marseille, est en double sectorisation. Pour cette rentrée, le lycéen avait demandé le lycée public Enco de Botte, dont il dépend et qui est proche de chez lui, mais il a été affecté au lycée Marcel Pagnol, dont il dépend aussi, et très mal desservi.

"C'est le lycée le plus loin de chez nous, explique Sandrine Canestrelli, sa maman, il est très difficile d'accès, ça représente environ une heure trente en bus avec trois changements tous les matins." 

"Et on a un bus par heure, donc s'il est raté, la rentrée est décalée d'une heure, voire plus", souligne-t-elle. Les parents ont refusé l'affectation et déposé un recours le 1ᵉʳ juillet. Depuis, ils sont sans nouvelles. Ils relancent l'administration presque chaque jour, par téléphone et mails, mais toujours aucun retour. De son côté, le rectorat a souligné, auprès de France 3 Provence Alpes, que "la sectorisation est du ressort de la Région", et que ces cas restent marginaux, "tout le monde est scolarisé, c'est la loi", rappelle-t-il. 

École à la maison

L'alternative envisagée pour Tanis, c'est le CNED. Des cours par correspondance. "Même pour cette solution-là qu'on a envoyée à l'Inspection d'Académie, comme il a moins de 16 ans, il a l'obligation d'avoir l'autorisation de l'Inspecteur d'académie". Déscolariser Tanis qui a un an d'avance, c'est une solution qui ne satisfait pas vraiment les parents.

Junior Dzimessaba vient d'emménager avec ses parents à Gardanne. Le matin, le collégien, qui rentre en 6ᵉ, se lève comme ses frères et sœurs qu'il accompagne à l'école, mais au retour, il reste à la maison. "Même s'il n'est pas encore inscrit, il doit tout faire comme au collège", explique Arthur Folikoue, le papa, qui prend en charge les leçons. Le collège de secteur, Gabriel Péri, est complet. Depuis la rentrée, c'est l'attente qu'une place se libère. "Ce n'est pas normal", estime-t-il. 

Chaque année, en France, des dizaines de milliers d'enfants ne peuvent pas faire leur rentrée. Les chiffres de cette année ne sont pas encore connus, mais ils étaient près de 14 000 lycéens sans affectation à la rentrée 2023. 

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