A trois mois de l'ouverture des Jeux de Paris 2024, le trois-mâts Belem a largué les amarres samedi matin dans le port grec du Pirée avec à son bord la flamme olympique, attendue triomphalement le 8 mai dans la cité phocéenne.
Elle est en route. Ce samedi 27 avril, la flamme a mis le cap sur Marseille, à bord du Belem. Le président du comité d'organisation des JOP, Tony Estanguet, a exprimé "une grande émotion" au moment d'entamer ce périple, lui qui avait reçu la veille la flamme des mains du président du comité olympique hellénique Spyros Capralos lors d'une cérémonie au Stade panathénaïque.
Symbole des premiers jeux de l'ère moderne en 1896
"Maintenant, nous allons (la) ramener en France avec ce bateau, le Belem, qui date lui aussi de 1896", année des premiers Jeux olympiques de l'ère moderne. "Quelle fantastique coïncidence !" a-t-il ajouté.
Navire de 58 mètres, ce fleuron du patrimoine maritime français, classé monument historique depuis 1984, avait été en effet construit au XIXe siècle aux chantiers Dubigeon de Nantes. Il a effectué 33 campagnes commerciales jusqu'en 1914, transportant dans sa coque d'acier des marchandises du Brésil, de Guyane et des Antilles. Victime de la concurrence des bateaux à vapeur, il a été sauvé de l'abandon par le duc de Westminster qui l'a transformé en yacht.
150 000 personnes pour l'accueillir à bon port
Samedi matin, le trois-mâts était accompagné au large du port du Pirée par la trière Olympias, une galère de combat antique qui appartient à la marine grecque, et par 25 voiliers, devant plusieurs dizaines de curieux qui observaient sous un soleil voilé la scène derrière des grilles de sécurité. Des spectateurs qui devraient être bien plus nombreux le 8 mai, à son arrivée à Marseille, créée vers 600 avant JC par les Grecs sous le nom de "Massalia".
Quelque 150 000 personnes sont attendues pour l'accueillir et un dispositif exceptionnel de sécurité est prévu, avec notamment 6.000 membres des forces de l'ordre mobilisés. Dimanche, le navire empruntera d'abord le canal de Corinthe, une prouesse d'ingénierie du XIXe siècle construite avec la contribution de banques et d'ingénieurs français.
Une parade de plus de 1000 bateaux
Avant d'entrer dans le Vieux-Port en mai, le Belem paradera dans la rade de la cité phocéenne et sera accompagné de 1.024 bateaux. Des animations sont prévues sur terre et en mer toute la journée. Du côté des festivités toujours, Tony Estanguet a annoncé vendredi que le nageur Florent Manaudou, quadruple médaillé olympique et champion olympique du 50 m nage libre en 2012, serait le premier relayeur de la flamme sur le sol français. Le lendemain commencera le relais olympique dans la ville, avec des passages prévus à la basilique Notre-Dame de la Garde ou au Stade Vélodrome.
La flamme traversera ensuite le pays, visitant notamment les Antilles et la Polynésie française, jusqu'à Paris, où se déroulera la cérémonie d'ouverture des Jeux, prévus du 26 juillet au 11 août. Le tout dans un contexte géopolitique tendu et marqué notamment par les conflits sen Ukraine et au Proche-Orient.