En vue des Jeux olympiques, une compétition de voile doit se tenir à partir de dimanche en face de la plage du Prado à Marseille. Une manière de tester le dispositif olympique mais qui fait grincer des dents les nageurs locaux.
À un an des Jeux, il règne déjà une ambiance olympique à Marseille. Les premières régates du "Test Event", une répétition grandeur nature des épreuves olympiques de voile dans la cité phocéenne, doivent débuter dimanche 9 juillet.
Un rassemblement qui va durer jusqu'au 16 juillet. Cet exercice doit permettre de tester en conditions réelles les compétitions olympiques de l'an prochain, mais il provoque des remous à Marseille. France 3 Provence-Alpes vous explique pourquoi.
Qu'est-ce qui est prévu ce week-end ?
"L'objectif de ce test-event est d'entraîner les équipes d'organisation et de tester le sportif, le médical, le technique et le technologique", a résumé lors d'une conférence de presse Cédric Dufoix, responsable des sites de Marseille et Nice pour Paris-2024.
Si l'événement est un exercice, les courses, elles, seront bien réelles et verront s'affronter 352 athlètes de 55 nationalités différentes.
Au programme, windsurf, voile, kite foil... 10 disciplines en tout qui permettront de tester la rade marseillaise en configuration JO.
Où ces épreuves doivent se dérouler ?
En face de la plage du Prado. Pour assurer la sûreté du site durant ces huit jours de compétition, une zone a été délimitée. "Ce périmètre rouge est un sanctuaire réservé aux concurrents, aux coachs et à l'organisation", a expliqué le commissaire Thierry de la Burgade, adjoint au préfet maritime de la Méditerranée.
Cet espace sera interdit d'accès de 8 heures à 20 heures. Pour permettre le passage des embarcations, des aménagements ont été prévus, comme la création d'un chenal d'accès au port de la Pointe-Rouge autorisé aux bateaux à moteur. Certaines zones de baignades ont également été maintenues, le long du littoral sud et de l'île du Frioul.
Pourquoi ces répétitions ne passent pas chez certaines associations ?
Pour certaines associations, c'est une forme de confiscation de l'espace public. Le collectif "Les Nageurs du Prado" est vent debout contre le lieu de l'événement, et demande "la relocalisation de l'épreuve de kite foil des prochains Jeux olympiques de voile sur un site adapté", suggérant Hyères ou le lac de Serre-Ponçon.
"Ils ont réquisitionné la plage pour en faire un espace vide d'humains à terre comme en mer. Marseille est une côte rocheuse, il n'y a que six ou sept plages et ils prennent la plus grande. C'est une injustice de privilégier quelques sportifs à l'importance marginale face à des milliers de familles", a déclaré à l'AFP Sylvain Ronca, le représentant du collectif.
Il déplore que les organisateurs n'aient "laissé que quelques zones de trempette, des pataugeoires".
"Marseille n'est pas un spot de kite foil", peut-on lire sur leur page Facebook qui cumule 1 300 membres. Pour porter leurs revendications, le collectif appelle à un rassemblement samedi sur la plage du Prado.
Comment réagissent les organisateurs ?
Adjoint au maire en charge de la mer et du littoral, Hervé Menchon s'est pour sa part dit "rassuré par la longue concertation" qui a abouti au dispositif choisi. "On pourra toujours se baigner, il n'y a pas d'interdiction H24 et ça ne dure pas 16 mois. Ça ne nous prive pas de notre littoral, ça le sublime", a-t-il assuré.
Pour les organisateurs de l'événement, ces désagréments découlent d'un devoir de sécurité envers les athlètes. "On a le devoir de laisser les sportifs évoluer et un devoir de sécurité et de gestion des organisations de sauvetage. Mais, contrairement aux trois JO précédents, on a choisi de ne pas tout interdire et on a organisé la compatibilité des usages", a-t-il ajouté.
De son côté, le directeur technique national de la Fédération française de voile, Guillaume Chiellino, voit l'arrivée des Jeux comme "une chance énorme". "Il va y avoir deux ou trois inconvénients à la marge, mais ça va être génial, une fête extraordinaire."