Journée mondiale sans tabac : on vous explique pourquoi la région Paca est la plus mauvaise élève de France

A l'occasion de la journée mondiale sans tabac ce mercredi, France 3 revient sur les mauvais chiffres du tabagisme en Provence-Alpes-Côte d'Azur.

C'est la journée mondiale sans tabac ! L'occasion de rappeler que si le tabagisme s'est stabilisé en France ces dernières années, les inégalités restent fortes en fonction du milieu social, mais aussi selon les régions. Ce sont les enseignements d'une étude publiée par Santé publique France ce mercredi 31 mai.

En 2022, il y avait près de 12 millions de fumeurs en France. En 2016, ce chiffre s'élevait à 16 millions. Une baisse significative et continue depuis 1960. Cette année-là, la moitié de la population française fume, un pourcentage qui tombe à 30% en 1990, puis 25% en 2020. Un déclin qui s'explique notamment par l'augmentation du prix des cigarettes depuis l'an 2000. Dans les années 1960, un paquet coûte 3,50 euros ; en 2018, c'est huit euros, et depuis mars dernier, il est à plus de 10,50 euros. Mais cette tendance ne se confirme pas en Paca. France 3 Provence-Alpes vous explique pourquoi la région reste la plus mauvaise élève de tout l'hexagone.

  • Parce que les Provençaux fument plus qu'ailleurs

En Provence-Alpes-Côte d'Azur, il y a 1,2 million de fumeurs, selon les dernières données de l'Agence régionale de la Santé (ARS) datant de 2017. Un chiffre qui fait de la région un mauvais exemple : plus de 32% des Provençaux fument quotidiennement, talonnés de peu par les fumeurs d'Occitanie, du Grand Est et des Hauts-de-France, régions où ils sont autour de 30%. 

Plus nombreux, les fumeurs de Paca fument plus également. La consommation moyenne de cigarettes manufacturées parmi les fumeurs quotidiens en région Paca était de 10 par jour, selon les données de Santé Publique France, contre 8,4 en moyenne nationale.

  • Parce que les cigarettes sont moins chères 

D'après Santé publique France, la hausse du prix du tabac a été une motivation de sevrage pour près de 40% des fumeurs. "Plus la dépendance est sévère, plus la sensibilisation au facteur financier va être faible", relativise Michaël Bazin, chef de service d'addictologie à l'hôpital d'Allauch (Bouches-du-Rhône) à France 3 Provence-Alpes.

La hausse du prix des cigarettes est d'autant moins un encouragement à arrêter de fumer en Paca que près de 4 cigarettes sur 10 sont achetées sur des marchés parallèles des contrefaçons ou des pays frontaliers.  

Dans les Bouches-du-Rhône, près de 120 000 paquets contrefaits ont été saisis depuis le début de l'année, comme le rappelle la préfète de police des Bouches-du-Rhône à l'occasion de cette journée mondiale sans tabac.

  • Parce que la région est la plus marquée par les inégalités

Selon l'ARS, la région est à la fois la plus touchée par le tabagisme et celle où la baisse n'est pas significative ces dernières années. Une tendance qui peut s'expliquer par les inégalités, à la fois sociales et d'accès à la santé. Il est, en effet, avéré que lorsque le niveau d'études augmente, le taux de tabagisme réduit. En Paca, ça signifie également qu'il y a davantage de consommateurs "de substances psychoactives supérieures [qu']au niveau national", toujours d'après l'agence.

De plus, les campagnes de sensibilisation semblent avoir "un impact plus important parmi les classes sociales les plus favorisées", détaille la tabacologue Anne-Laurence Le Faou, dans un éditorial publié par Santé publique France, au détriment des classes populaires.

  • Parce que la vapoteuse ne séduit pas

En 2017, 3,5% de la population provençale vapotait quotidiennement, un chiffre à peu près égal à la moyenne française. Pourtant, au moins 38% des Provençaux ont déjà essayé la cigarette électronique : c'est plus élevé que dans le reste du pays, où ce pourcentage frôle les 33%.

Dans le reste du pays, les Français n'ont jamais autant vapoté que cette année : trois millions de personnes l'utilisent quotidiennement. Pourtant, elle fait débat parmi les médecins. "Sur le capital santé, ça sera toujours mille fois plus préférable d'utiliser une vapoteuse, plutôt qu'une cigarette, tranche l'addictologue Michaël Bazin, y compris si on l'utilise pendant des années, parce qu'on a du mal à s'en défaire."

La cigarette électronique pourrait être remboursée par la Sécu d'ici à la rentrée prochaine,  a annoncé que ce dimanche 28 mai le ministre de la Santé François Braun. Une idée que soutient Michaël Bazin, pour qui la vapoteuse "est un excellent outil de sortie du tabagisme".

Le chef de service d'addictologie à l'hôpital d'Allauch invite toute personne qui souhaiterait en finir avec la cigarette à se rapprocher d'un personnel de santé, pour encadrer cet arrêt. "Il y a plusieurs supports, médicamenteux ou non, et il ne faut pas hésiter à les associer, parce qu'ils sont tous complémentaires." Mais il insiste : la décision doit être mûrement réfléchie, sinon l'arrêt risque de ne pas fonctionner, alors que "le but reste l'abstinence durable, et confortable". "Et c'est possible", assure le médecin.

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