Quelles sont les règles à respecter ? Se sont-elles durcies pour cette édition du Mondial La Marseillaise à pétanque ? À quoi servent les arbitres ? Des arbitres du Mondial s'expliquent.
"La Marseillaise, c’est plus comme avant", voilà les phrases que les arbitres du plus grand concours de pétanque ont pu entendre durant La Marseillaise. Entre Marco Foyot qui pousse un coup de gueule après sa quatrième partie du mondial et la séquence lors des quarts de finale de Puccinelli, l’arbitrage a parfois été critiqué lors de cette 62ᵉ édition du plus grand concours de pétanque au monde. Qu’en est-il réellement ? Dominique Le Bots, arbitre international et Christophe Dupont, arbitre national, qui ont encadré cette 62ᵉ édition, nous expliquent.
1. Combien d’arbitres encadrent La Marseillaise à pétanque ?
Au total, ce sont 38 arbitres qui ont encadré les quelque 4 000 équipes. Trois arbitres internationaux, huit arbitres stagiaires, et le reste, des arbitres du département et de la région, tous grades confondus.
2. Comment les arbitres sont-ils répartis sur les terrains ?
"Sur les parties à risques, avec des équipes à forts caractères, on met des arbitres avec un grade. L’écusson est très important, les joueurs ne réagissent pas de la même façon si l’arbitre est gradé ou non", confie Dominique Le Bots. Les deux arbitres s’accordent à dire que le but est de "faire grandir nos collègues". La Marseillaise est une compétition très "formatrice" durant laquelle "on voit le meilleur et le pire".
À partir des 16ᵉ de finale, il y a la présence d’arbitres sur les terrains, afin de "laisser des chances à tout le monde, surtout quand des amateurs rencontrent des champions." Le tout dans un souci d’équité, donc. "Les joueurs ne doivent pas contester notre décision et ne doivent pas non plus nous manquer de respect. Les joueurs de haut niveau devraient être exemplaires", maintien Christophe Dupont.
3. Quelles sont les règles à respecter ?
Avant chaque partie, les règles sont répétées aux joueurs. Parmi ces règles, le respect du temps de jeu d’une minute. "On leur annonce qu’il leur reste 20 secondes pour pouvoir jouer". Concernant les pieds, ils ne doivent pas mordre le cercle, et les pieds doivent rester au sol jusqu’à ce que la boule jouée ne touche le sol. Autre règle importante qui est indiquée avant le début, au sujet du rebouchage de trous. On peut reboucher un trou, mais il ne faut pas "faire une pizza" et il est interdit de toucher le sol devant la boule. "On essaie de faire attention à tout ça, mais ce n’est pas toujours facile", déclare Christophe Dupont.
4. Les règles se sont-elles durcies cette année ?
Selon Dominique Le Bots, arbitre international, les règles n’ont pas été durcies. "On a trouvé que les joueurs n’acceptaient pas les remarques, mais les règles sont toujours les mêmes". Jean-Michel Puccinelli est d’accord pour dire "qu’il faut des règles, sinon c’est la jungle". Les règles, les joueurs les connaissent, et elles sont rappelées avant chaque partie. "On ne les prend pas au dépourvu." Selon les deux professionnels : "Si l’arbitre n’intervient pas, on dit qu’il ne fait pas son boulot, et quand il le fait, ça ne va pas".
5. Certaines ont-elles posé problème ?
Dans ce mondial, deux les coups de gueule qui ont été poussés concernaient, d’abord, le rebouchage des trous. Dans la partie de Marco Foyot, Didier Chagneau avait bouché un trou, Foyot "n’a pas fait gaffe", rebouche un trou et se prend un carton orange.
Pour Puccinelli, on est sur une erreur de pied. Pour rappel, il a pris un premier carton jaune, car il a levé le pied avant que sa boule ne touche le sol. Puis un orange pour la même faute. Il ne conteste pas son erreur, seulement la non-application de la sanction en cas de carton orange. "Ils ont reconnu une faute d’arbitrage, ma boule aurait dû être supprimée durant la mène dans laquelle la faute a été commise. Et non pas dans la mène suivant la faute, comme cela a été fait." Pour lui, la présence d’arbitres est nécessaire, "mais il faut que les arbitres soient à la hauteur et qu’ils sachent faire leur travail, et pas mettre des stagiaires sur des parties aussi importantes."
6. À quoi servent les arbitres ?
"Les arbitres ne sont pas que des mesureurs, lâche Dominique Le Bots, ils sont là pour faire respecter les règles. L’arbitre écoute, regarde et verbalise quand c’est nécessaire." Ils font aussi preuve de pédagogie, affirme Christophe Dupont. "On fait preuve de psychologie, on fait des rappels verbaux avant de sanctionner. On est là pour assurer le bon déroulé des parties, mais on n’est pas gendarmes. On veille vraiment à être pédagogues et mettre de la psychologie dans notre arbitrage." D’ailleurs, tous les arbitres sont formés en apprenant la pédagogie.
"Il y a un seul règlement applicable à tout le monde, et La Marseillaise ne serait pas ce qu’elle est s’il n’y avait pas d’arbitre", conclut l’arbitre international.