Dylan Rocher, Mendy Rocher et Philippe Ziegler ont attendu leurs adversaires jusqu’à l’heure limite, pour cette première partie du Mondial la Marseillaise à pétanque 2024. Philippe Quintais, Philippe Suchaud et Jean-Claude Jouffre l’ont emporté sans suspense face à leurs adversaires.
Le choc des boules en acier résonne dans le parc Borély. Les cigales lui répondent. Le terrain trois de la Marseillaise à pétanque est vide, dimanche 30 juin. Trois favoris de la compétition attendent. L’équipe adverse ne s’est pas présentée. Dylan Rocher, Mendy Rocher et Philippe Ziegler étaient arrivés vers 8h45. Le temps d’appréhender un terrain irrégulier, dans les travées du Parc Borély, un terrain en forme de vague. A 9h15, le coup d’envoi est donné. Il a un peu de retard, comme les joueurs de l’équipe adverse : Pascal Bertrand, Eric Hubert et Michel Guy, du club des Joyeux Pétanqueurs livronnais, dans la Drôme.
>> Diffusion de la Marseillaise à pétanque 2024 : où et quand voir les parties en direct et en replay ?
A ce stade, personne ne s’inquiète. Mendy Rocher suppose : "Si ça se trouve, ils sont encore aux inscriptions." Un homme du public est plus ironique : "IIs ont vu les noms, ils ont décidé d’arriver au dernier moment."
Pour les petites équipes, c’est la grande difficulté de La Marseillaise à pétanque : se retrouver dès le premier tour, confronté à des champions, des stars du tournoi. Avoir du public quand les parties plus classiques n’en ont pas. Savoir que sur les bords du terrain, personne ne croit en vous.
Des équipes en retard
A quelques mètres de là, pendant que la triplette Rocher patiente à l'ombre, d’autres champions attendent leurs adversaires, au milieu de supporters bien organisés, qui dès 9 heures ont déplié des tabourets de voyage. Philippe Quintais - surnommé "Le Zidane de la pétanque", Philippe Suchaud et Jean-Claude Jouffre sont les grands favoris de ce tirage au sort, face à une équipe marseillaise moins connue : Patrice Yikik, Hakeem Sarmad et Azizee Wasseem. Ces trois-là n’arriveront qu’à 10 heures. En attendant, les champions s’entraînent.
Le premier jour de la compétition, il y a plus de 2 000 terrains déployés dans Marseille. Les parties se jouent au coude à coude. Philippe Suchaud, qui lance des boules pour appréhender son terrain, en reçoit une dans les pieds. Elle vient d’une partie voisine. Un joueur s’excuse. C’est lui qui était censé arrêter les boules risquant de se retrouver sur le terrain des autres. "Tu finiras gardien à l’OM", chambre Suchaud.
10 heures. La triplette de Yikik arrive enfin. Les joueurs prennent le temps de s’installer, face à un public qui ne mise rien sur eux. Un homme analyse : "Face à Quintais et Suchaud, si tu joues déjà moyen, tu perds la moitié du moyen."
Un "honneur" "malheureux"
Il revoit son jugement dès la première mène : les inconnus l’emportent, 0-3. Il n’est pas difficile pour "les Phi-Phi" de rattraper l’écart et d’éloigner scrupuleusement chaque boule adverse sur les mènes suivantes : 3-3, 7-3, 9-3, 13-3. La partie est rapidement pliée, même si en face, les Marseillais se défendent.
"Nous, on travaille dans des chantiers, on n’est pas pros, on est tombés avec des pros", justifie Sarmad. Le capitaine de la triplette, Yikik, est un peu moins défaitiste : "On joue aux boules quand même. Hier, on jouait un tournoi à Saint-Maximin. On n’a pas dormi, c’est pour ça qu’on était en retard."
S’il est “honnoré” de pouvoir se dire qu’il a affronté Quintais et Suchaud, il estime tout de même avoir joué de malchance en se retrouvant face à eux dès le premier tour : "Il y 15 000 joueurs et tu tombes sur des pros, c’est malheureux." Cette année, en réalité, La Marseillaise à pétanque dénombre 12 336 joueurs, c’est déjà beaucoup.
A 10h45, Dylan Rocher va annoncer à l’arbitre que ses adversaires ne se sont pas présentés : "Au moins on a gagné, on a fait du 100%. On s’est reposés !”, s’amuse-t-il.