"La mer ne va pas très bien" : le constat préoccupant du délégué régional pour la façade Méditerranée

Samedi, en simultané dans cinq villes de France, dont Marseille, la commission nationale du débat public (CNDP) a organisé un nouvel espace d'échange sur l'avenir de la mer. Entretien avec Etienne Ballan, délégué régional pour la façade Méditerranée.

Cette grande concertation publique, "la mer en débat" se tient depuis le 20 novembre 2023 et se terminera le 26 avril 2024. Ce samedi 16 mars, la commission nationale du débat public (CNDP) a organisé une journée en simultané à Rennes, Rouen, Bordeaux et Lyon, rassemblant au total 400 citoyens pour échanger sur la planification de l’espace maritime et la cartographie de l’éolien en mer. Parmi eux, Etienne Ballan, le délégué régional du débat pour la façade Méditerranée.

France 3 Provence-Alpes : quel est l'objectif de cette concertation publique ?

Etienne Ballan : L'objectif, c'est de préparer des grandes décisions qui ne sont pas encore prises pour réorienter, orienter la politique, des choix à faire pour les activités en mer, mais aussi pour le devenir du littoral. Donc c'est toutes les activités de la mer et du littoral qui sont concernées. La pêche, l'éolien, la navigation, la plaisance, le tourisme, le retrait, le recul du trait de côte, tous les sujets maritimes et littoraux sur lesquels il faut prendre des décisions.

Est-ce un référendum ?

Non, puisque l'État pourrait faire un référendum s'il le souhaitait. Mais souvent, c'est une question toute simple. Là, en débat public, on va au fond des arguments, on prend le temps et surtout, c'est une politique complexe parce qu'elle traite de tellement de sujets sur un grand territoire. Il faut prendre le temps d'en débattre.

Quelles sont les prochaines étapes du développement éolien en mer ?

Et bien justement, il y a un vrai changement d'échelle en fait à venir. L'état jusqu'ici portait des projets, j'ai envie de dire l'un après l'autre, un peu au coup par coup. Cette fois-ci, l’exercice consiste à précisément enfin avoir un peu l'image globale et à réfléchir sur le développement de l'éolien. Combien d'éoliennes, il faudrait installer en Méditerranée ?  Et puis ou tout simplement en choisissant les zones qui paraissent les moins impactantes ou les plus intéressantes pour la production d'éoliennes. Et c'est bien. Ce débat porte bien sur cette planification de long terme.

Un débat public s'est tenu au Lavandou, dans le Var, sur les problématiques liées à la pêche et à l'aquaculture. Quelles sont les grandes lignes qui en sont ressorties ?

Je pense que le point important, justement, et votre question l'illustre. Le débat n'est pas que sur l'éolien. Il est sur tous les sujets de la mer et donc la pêche en fait évidemment partie à plus d'un titre. On a fait presque 90 réunions, discussions sur l'ensemble de ces sujets. Au Lavandou, c'est extrêmement intéressant. Les régions, les trois régions de la façade Méditerranée ont des pêches assez diversifiées et notamment en Paca et en Corse.

"Il faut associer les pêcheurs pour mieux connaître les stocks."

Etienne Ballan, délégué régional du débat pour la façade Méditerranée

à France 3 Provence-Alpes

On a une pêche côtière qui déjà aujourd'hui fonctionne avec plutôt ce qu'on appelle des petits métiers et qui contribue pour un certain nombre d'entre, eux aussi, à la gestion de la biodiversité, de la ressource halieutique, c'est-à-dire les poissons qu'on peut manger. Et ce qu'il en est ressorti, c'est que finalement l'intérêt d'une discussion, d'une concertation, d'associer les pêcheurs pour connaître mieux les stocks, pour connaître mieux le milieu et les associer à la gestion et même à la surveillance finalement de leurs pratiques.

Là, on parle des pêcheurs, mais comment les citoyens peuvent agir puisque la façade méditerranéenne est celle ayant le plus faible taux d'espèces en bon état ?

Alors, sur ce point, il faut déjà dire qu’il y a beaucoup de mauvaises nouvelles. Et puis il y en a quelques bonnes aussi. La mer Méditerranée telle qu'on la discute dans ce débat, finalement, on se rend compte qu'elle ne va pas très bien. Elle est sous forte pression, grosse pression, mais quelques actions déjà peuvent donner des résultats. Des actions à la fois de sensibilisation, puis aussi des actions très claires de limitation d'un certain nombre de pressions. À ces conditions-là, la mer est capable de revenir à un meilleur état.

Une seconde étape, le 6 avril réunira une partie de ces participants à Paris pour croiser les regards et hiérarchiser des principes d’aménagement de la mer. La fin de la concertation globale est prévue le 26 avril prochain.

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