Une concertation sur l'avenir de l'éolien "offshore" est en cours, alors que la mise en service des trois premières turbines "pilotes" du golfe de Fos est prévue début 2024.
Les éoliennes vont-elles se multiplier au large de nos côtes ? C'est le souhait du gouvernement, qui entend développer cette énergie dans le cadre de sa planification écologique afin de diminuer notre consommation d'énergie fossile. Mais pour cela, il faut convaincre.
C'est dans cette perspective qu'une cinquantaine de scientifiques, d'élus locaux, d'acteurs économiques et de représentants des associations ont pris le large avec la ministre de la Transition énergétique Agnès Pannier-Runacher, jeudi 7 décembre, dans le cadre d'une concertation organisée par la Commission nationale du débat public (CNDP). Le but : visiter la ferme pilote d’éoliennes flottantes de Provence grand large, installées à 17 kilomètres de Marseille en septembre dernier, et qui doivent entrer en service début 2024.
La consommation électrique d'une ville de 45 000 habitants
Hautes de 174 mètres, les trois turbines de 8,4 mégawatts (environ 25 au total), sont en capacité de "fournir l’équivalent de la consommation électrique annuelle de 45 000 habitants. C’est à peu près une ville comme Martigues", note la directrice du projet chez EDF Renouvelables, Christine de Jouëtte.
Pour Agnès Pannier-Runacher, il n'y a pas d'hésitation à avoir : "On sait concilier la biodiversité, la pêche et la production d'énergie", a affirmé la ministre, alors que le gouvernement prévoit de produire 40 gigawatts (40.000 MW) grâce à l'éolien offshore d'ici à 2050 sur environ 50 parcs au large des côtes françaises. Et ce, même si l'étude des impacts sur les écosystèmes marins et sur les oiseaux est encore en cours.
Multiplier par 10 la production dans le golfe de Fos
Dans le golfe de Fos, il est déjà prévu de multiplier la production par 10. En 2022, L’État a lancé un appel d’offres pour y produire 250 mégawatts, avec une extension de 500 mégawatts possible. 19 éoliennes de 13 mégawatts pourraient ainsi être mises en service d'ici 2031; puis 33 autres de 15 mégawatts pour l’extension.
Mais l'éolien en mer suscite aussi des réserves. Interrogé par France 3 Provence-Alpes, Thomas Sérazin, chargé de mission du Comité régional des pêches maritimes et des élevages marins (CRPMEM) Occitanie a fait part de sa préoccupation concernant "les impacts cumulés" d'un grand nombre d'éoliennes au large.
Les inquiétudes du maire PS de Fos-sur-Mer René Raimondi sont toutes autres : "l'éolien en mer, c'est la solution, moi ce que je ne veux pas, c'est les interdictions", lance l'édile en référence aux zones d'exclusion des navires qui peuvent être mises en place par le préfet maritime, comme le rappelle un document mis en ligne dans le cadre de la concertation.