Gaz naturel, éoliennes, énergies vertes. Le port industriel de Marseille-Fos, premier de France et sixième européen, se veut dans l'ère du temps en accentuant ses flux vers la transition énergétique.
"Ça s'étale de partout, on se demande où ça va finir" plaisante un visiteur, samedi dernier, à bord d'un bateau à propulsion électrique hybride, sur les eaux du port industriel fosséen.
Avec 10.000 escales de navires par an, autant dans le bassin marseillais de 400 hectares que dans celui de Fos, le port a de quoi en imposer. Mais c'est surtout, dans la plus petite commune, que les trafics en tous genres s'opèrent.
Avec un bassin de 10.000 hectares, aussi vaste que la superficie de Paris intra-muros, le port de Fos-sur-Mer a la place d'accueillir de nouvelles énergies : du parc éolien aux panneaux solaires sur les toits, en passant par le gaz naturel liquéfié (GNL).
Et pour cause, ce grand port de commerce international, où sont embarquées et débarquées chaque année entre 75 et 80 millions de tonnes de marchandises, souhaite se définir comme le symbole de la transition énergétique.
Le 25 septembre dernier, une visite guidée était proposée. Des milliers de visiteurs, une carte d'embarquement gratuite entre les mains, en ont pris plein les yeux.
Sur leur gauche, des navires de 300 mètres de long avec, sur le dos, jusqu'à 17.000 conteneurs empilés comme des cubes. Les grues, elles, gravitent vers le ciel à plus de 30 mètres de hauteur, prêtes à décharger la cargaison.
Moins de charbon, plus de gaz naturel
Sur leur droite, trois dômes géants de charbon. "Leur taille est impressionnante" lance un jeune homme, barbe rousse et ciré rouge.
Et pourtant, les trafics historiques du charbon ou de l'hydrocarbure disparaissent peu à peu pour laisser place à la production de "l'énergie verte, l'hydrogène, le photovoltaïque, le biocarburant, l'éolien, que ce soit onshore, off-shore, etc. L'objectif, c'est la réindustrialisation. Et c'est en ce sens que le port a un poids qui est régional mais aussi national parce que c'est un réel gage de souveraineté" explique Régis Martin, responsable du département prospective et partenariat.
Au micro, le guide et salarié du port poursuit son explication : "Aujourd'hui, on a 20 millions de tonnes de charbon de moins qu'à l'époque car on travaille de plus en plus avec d'autres énergies. Une mutation est en cours pour accueillir de nouveaux types de carburants."
Exemple : Ces charbons, importés d'Afrique du Sud et même du Canada, sont déchargés par les dockers pour en faire de l'acier. Mais, à terme, cette roche noire est vouée à être remplacée par de la ferraille dans ce processus de fabrication de l'alliage métallique qui alimente les industries automobiles.
Plus loin, d'autres navires attendent d'être traités pour repartir. Et derrière, on aperçoit des dépôts pétroliers qui alimentent les stations services et les raffineries de la région.
La visite continue et les vagues s'accentuent. Trois grosses cuves finissent par apparaître à l'horizon. "Du gaz naturel en provenance de Norvège ou encore du Nigéria" précise Régis Martin, vêtu d'un costume et armé de ses notes sur papier, fier de l'évolution.
Avec 41.500 emplois générés et plus de 500 lignes maritimes tournées vers le monde entier, le port industriel de Marseille-Fos veut incarner le changement.