110 élèves de six écoles se sont rencontrés ce jeudi 26 janvier au parc Borély, dans le 8e arrondissement de Marseille, pour faire des jeux et activités. Cet événement est une initiative du Grand bain, qui souhaitait mélanger les élèves d'origine socio-culturelles différentes.
Pour cette deuxième édition, ce jeudi 26 janvier, 110 élèves de six écoles du centre-ville de Marseille se sont retrouvés au parc Borély. Les élèves sont issus de toutes origines socio-culturelles. Créer plus de mixité sociale, c'est l'objectif du projet "Le Grand bain".
Après plusieurs mois à s’écrire, s’attendre, se découvrir et languir, les élèves du Grand Bain se sont enfin rencontrés en vrai. Atelier danse (Julie Nadaud, chorégraphe), théâtre (Badaboum Théâtre), autant d’activités qui ont rythmé les temps de jeux de partage des enfants autour d’un même fil rouge : l’empathie construite avec la curiosité de l’autre.
Juliette a rencontré Mélina. Elles vont toutes les deux dans une école différente. "On a fait de la danse ensemble. On va se raconter ce qu'on a en commun. On va se poser des questions, si elle a un chat", s'est enthousiasmée Juliette.
"C'est une idée formidable. On essaye de leur enseigner qu'il y a d'autres enfants, d'autres cultures", a confié Catherine, grand-mère de Gaspard, en classe de CE1, à l'école de Breteuil, dans le 6e arrondissement de Marseille.
Plus de mixité sociale
Le projet du Grand bain est né d'une discussion, au printemps de 2021, entre plusieurs groupes d'acteurs de l'économie sociale et solidaire marseillaise.
Le principe est de créer des binômes entre les écoles, où les élèves ont chacun un ou plusieurs correspondants. "On a décidé de jumeler des écoles primaires qui vivent des réalités sociales différentes", a précisé Fanny Diadema, cheffe de projet à CitizenCorps, association accompagnant l'apprentissage des jeunes.
Le projet s'est développé sur deux axes : "la découverte de l'autre en observant l'environnement de son binôme" et "développer l'empathie de l'enfant".
A défaut de pouvoir fabriquer de la mixité sociale par l’habitat, il s’agit de faire vivre cette mixité via des expériences et apprentissages partagés, au bénéfice de tous, et de développer l’apprentissage de l’altérité et les compétences du 21ème siècle : créativité, empathie, coopération (cf. OCDE, Unesco, Pisa…).
Échanges épistolaires
Avant de se découvrir, ce jeudi 26 janvier 2023, les élèves se sont parlé à travers des lettres. "C'est bien, comme ça, on apprend à se connaître. J'étais impatiente de voir ma correspondante", a affirmé Aïcha, en classe de CM1 à l'école Bellevue, dans le 3e arrondissement.
Samira fait partie de la dizaine d'accompagnateurs. Kaïna, sa fille, étudie à l'école Révolution, dans le 3e arrondissement. "Elle se languissait de rencontrer les autres classes, ça faisait un moment qu'elle m'en parlait."
Des rencontres toute l'année
La semaine prochaine, les élèves des classes fonctionnant en binômes se rendront dans le quartier de l'école de leurs correspondants. Un jeu de piste sera organisé pour que chacun découvre le quotidien de l'autre. "Ils n'ont pas la même vie, ils ne vont pas à la même école. Mais ils se rendent compte au final qu'ils font la même chose, comme aller à la boulangerie", explique Fanny Diadema.
Un outil de décloisonnement urbain et de cohésion territoriale qui crée du lien entre les élèves, entre les enseignants et qui permet de développer une culture commune de leur ville.
Le 3 juin, les enfants seront en représentation, à travers un atelier de danse, devant leurs parents.
Les écoles concernées
• École Roucas-Blanc et École Révolution
• École Bernard Cadenat et École Breteui
• École Breteuil et École Bellevue (binôme de l’an passé)
• École Endoume et École Vitagliano-Apprentis d’Auteuil
Ce projet est notamment soutenu par L'académie d'Aix-Marseille. Fanny Diadema espère, à terme, que toutes les écoles marseillaises aient chacune leurs binômes.