"Le quartier va mourir" : le cri d'alarme des grossistes de Belsunce à Marseille après la fermeture de la place de la Providence

Voué à devenir un jardin public à l’horizon 2025, le parking de la Providence, au coeur de Belsunce, en plein centre de Marseille a déjà été grillagé pour préparer un chantier, prévu en 2024. Un non-sens et une catastrophe économique pour les grossistes du quartier, pétris d’inquiétude quant à leur devenir.

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"Soyons unis pour sauver la vie économique de Belsunce", "donnez nous des garanties claires", peut-on lire en lettres capitales, sur des banderoles accrochées place de la Providence, à quelques pas du cours Belsunce dans le 1er arrondissement de Marseille. Depuis le 10 octobre, l'espace est encadré par des grilles métalliques, et mué en un parking désert. Il comptait autrefois 82 places de stationnement payantes, utilisées par les commerçants et les riverains du quartier.

"Le quartier va mourir", prophétise un commerçant. Depuis la fermeture de la place de la Providence, il y a un mois, l'activité de plus de 140 grossistes est en chute libre, dénonce l'Acam, l'association des commerçants et artisans du quartier de Belsunce, qui a manifesté et alerté à plusieurs reprises contre la fermeture de la place. Ces derniers auraient perdu, en moyenne, 70 à 80% de leur clientèle au mois d'octobre.

Certains risqueraient de mettre la clé sous la porte. Avec un effet certain sur la dynamique du quartier, prévient Thérèse Basse, la présidente de l'Acam : "Si ces commerçants partent, nous allons nous retrouver avec une explosion des locaux vacants. Et de plus en plus de problèmes, de délinquance, de drogue… La situation ne va aller qu'en s'aggravant".

"Sans le parking, on ne peut pas travailler"

"Ce n'est pas normal que l'on joue avec nous comme ça. Sans le parking, on ne peut pas travailler. On nous promet plein de choses, mais pour l'instant, on n'a rien", s'agace Sigale Zlascho, grossiste en prêt-à-porter féminin, évoquant une saison "gâchée" avec 50 à 70% de perte de chiffre d'affaire le mois dernier et des clients "absents".

Sur cette place, la mairie et la Métropole souhaitent aménager un jardin public. Les travaux doivent démarrer en 2024, après des fouilles archéologiques, pour une livraison en 2025.

Un horizon lointain, estiment ces commerçants : "Quelle est l'urgence ?" de fermer la place, alors que les travaux ne doivent démarrer qu'en 2024, interroge Thérèse Basse. Elle poursuit : "C'est la pleine saison pour les commerçants. IIs ont perdu le mois d'octobre ; ils vont perdre novembre et probablement décembre. Lorsqu'ils mettront la clé sous la porte, que ferons-nous ?".

"Une chaîne" de retombées économiques

L'association réclame une réouverture "urgente" du parking, le temps des négociations.

"Ce parking, c'est le poumon de Belsunce", appuie Ab Djoudi, grossiste en prêt-à-porter masculin. "Les clients qui viennent se fournir chez nous s'arrêtent dans le quartier, prennent un café, vont à la boulangerie", poursuit-il, énumérant "une chaîne" de retombées économiques pour les commerçants des environs.

Le projet avait été confié à la Soleam, société publique locale d'aménagement, en 2017, pour une requalification du périmètre.

Dans un courrier adressé au maire de Marseille, le 20 octobre dernier, la Présidente de la Métropole, Martine Vassal, questionne ce dernier sur la poursuite du projet, dans un contexte de contestation croissante, de la part des commerçants locaux. Elle rappelle également que la Ville a la compétence sur la vie commerçante.

Contactée par France 3, la maire de secteur, Sophie Camard, confirme de son côté que des négociations sont en cours avec les grossistes. Elle ne souhaite cependant pas répondre à nos questions.

"L'urgence" d'un poumon vert

Dans un précédent communiqué, paru mi-juillet, elle indiquait s'être engagée dans une démarche "d'écoute et d'accompagnement" auprès des commerçants, consciente des "inquiétudes légitimes" de ces derniers. "En 2022, nous n’en sommes plus à opposer écologie et activité économique de proximité", insistait-elle, évoquant "l'urgence" d'installer un poumon vert dans le premier arrondissement de Marseille, qui ne bénéficie pour l'heure d'aucun espace vert.

Pour permettre aux commerçants de stationner, la Ville prévoit par ailleurs d'aménager des places de stationnement courte durée, limitées à 30 minutes, dans des rues adjacentes.

Une solution insuffisante pour les commerçants, qui souhaitent des places de stationnement pérennes, dans les rues adjacentes, sur la place réaménagée, voire dans les parkings Bourse et Gambetta (gérés par le privé), suggèrent-ils.

Les commerçants de Belsunce restent plus que jamais mobilisés. Ce jeudi, ils manifesteront pour la quatrième fois, jusqu'à la mairie centrale.

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