La première circonscription des Bouches-du-Rhône regroupe les 10 11 et 12e arrondissments. La bataille s'annonce difficile pour la députée sortante, amie du couple Macron, la ministre Sabrina Agresti-Roubache, qui l'avait emportée en 2022 avec seulement 400 voies d'avance sur son adversaire Monique Griseti.
La bataille pour la 1ère circonscription des Bouches-du-Rhône, c'est un combat féminin avant tout. Cinq femmes candidates et un homme. Monique Griseti (RN), Pascaline Lécorché (nouveau front populaire), Sabrina Agresti-Roubache ( ensemble Renaissance), Céline Caravellazi ( Divers droite), Salomé Moyal,( Reconquête!) seul homme parmi elles, Marc Cecone du parti Lutte ouvrière.
Près de 80 000 électeurs à convaincre
“C'est probablement le combat de ces vingt ou trente dernières années. On n'a plus le choix, on ne peut plus mentir”, lance Sabrina Agresti-Roubache en plein meeting dans son secteur devant les habitants venus l'écouter.
Et ce combat, c'est dans la rue qu'il se joue dans cette 1ʳᵉ circonscription de Marseille, un peu plus de 80 000 électeurs et ce n'est pas toujours facile de les convaincre pour les candidates qui donnent tout dans cette campagne très courte. Seulement deux ans après la précédente dans laquelle tout est refaire. Tractage, porte-à-porte, meetings...
Par exemple, quand on annonce qu'on travaille avec Jordan Bardella.
"Qui Jordan Bardella? Allez ciao", rétorque une habitante à l'entrée d'une boutique à Monique Griseti et son tract. La candidate du RN fait pourtant figure de favorite.
Bis repetita
Elle a raté la victoire de très peu aux dernières législatives contre la macroniste Sabrina Agresti Roubache. Le duel est relancé.
“Même si elle dit qu'elle est là pour Marseille, elle est surtout là pour Monsieur Macron. Donc, je le rappelle bien parce qu'ils ont enlevé la photo, mais on sait très bien que Madame Roubache était quand même ministre de la Ville. Je laisse les gens jugent contre la Macronie”.
Cette conseillère municipale promet plus de pouvoir d'achat en moins en sécurité.
“Le 12e, qui est tout de même un quartier qui était assez privilégié, assez protégé, est en train de basculer dans une insécurité qui n'est pas facile à gérer. Il y a des attaques dans les maisons, il y a des attaques dans les magasins, c'est vraiment, c'est vraiment assez compliqué".
Encore plus à droite, le parti reconquête et sa croisade contre l'insécurité et l'immigration. Et c'est encore une femme, Salomé Moyal, qui incarne ici la lutte. A 30 ans, la voici qui entre pour la première fois dans l'arène, regrettant, comme Eric Zemmour, qu'il n'y ait pas eu d’union à l'extrême droite.
“C'est le premier à avoir parlé d'union des droites ; il y a déjà plus de 20 ans, dans un de ses livres. C'est grâce à lui si on en est là aujourd'hui parce qu'il a quand même libéré des paroles. Il a dédiabolisé le RN, il a quand même dédiabolisé pas mal de choses et c'est tout de même dommage, triste qu'on en soit là, que chacun essaie de faire sa petite coalition sans lui”.
L'union de la Gauche
Pas d'union à l'extrême droite, mais un nouveau Front populaire à gauche que Pascaline Lécorché justifie avec deux arguments.
“Éviter que notre pays ne tombe aux mains de l'extrême droite et porter un projet qui est un projet qui nous tient à cœur”.
Les derniers sondages placent le nouveau Front populaire en deuxième position derrière le RN, avec un programme en tout point opposée.
“Il y a à une solution. Et cette solution ne s'appelle ni Rassemblement national ni Emmanuel Macron. Elle s'appelle le Nouveau Populaire. Le Smic à mille six cents euros. Elle s'appelle l'augmentation des APL. Elle s'appelle l'urgence sociale que nous allons décréter lorsque nous serons à l'Assemblée nationale”.
Une urgence justifiée, selon elle, par la décision jugée irresponsable d'Emmanuel Macron de dissoudre l'Assemblée.“Ce qui s'est passé il y a maintenant une dizaine de jours est extrêmement grave.Ce qui s'est passé, c'est l'œuvre d'un pompier pyromane”.