Depuis novembre 2022, les fonctionnaires municipaux font face aux souris et aux rats dans leurs locaux. Matériel rongé, urine et excrément sur les bureaux... la cohabitation devient difficile pour les agents. Les syndicats CFTC et CFE CGC demandent une action forte de dératisation.
Fils rongés, excréments sur les bureaux, bruits dans les sous-plafonds... C’est trop pour les 550 fonctionnaires municipaux qui cohabitent avec rats et souris. Au 40 de la rue Fauchier, dans le 2eme arrondissement de Marseille, la santé et la sécurité des agents sont menacées par ces nuisibles.
Une situation qui empire depuis novembre 2022
Alertés de cette situation, les syndicats CFTC et CFE CGC ont tenté de prendre les choses en mains. "Les réponses qu’on nous apporte ne sont pas satisfaisantes. On nous dit qu’ils ne peuvent pas faire grand-chose, que la population de rats est importante dans toutes les grandes villes, explique Philippe Angelelli, titulaire au sein de la F3SCT (ex-CHSCT). L’administration dit que c’est à cause des agents qui jettent leurs denrées alimentaires dans les poubelles de bureau. Pour moi, ce n’est pas une réponse." Dans le même temps, il pointe l’absence de salle de restauration dans les locaux. "Donc les agents sont obligés de déjeuner à leur poste".
Si la situation est connue depuis novembre 2022, la situation ne cesse d’empirer. "Les fonctionnaires viennent travailler la boule au ventre, ils sont écœurés. Certains voient des excréments sur leur bureau, ils sont obligés de nettoyer leur matériel à l’alcool. C’est inadmissible", insiste Philippe Angelelli. La situation est telle que les syndicats jugent qu’il s’agit "d’un problème de santé publique". Et au vu "d’un danger grave et imminent, nous disons aux agents qu’ils peuvent évoquer un droit de retrait s’ils le souhaitent", ajoute le syndicaliste CFTC.
Des actions insuffisantes
En décembre dernier, des naissances ont eu lieu dans le bâtiment de sept étages qui accueille les services de l’urbanisme et de la petite enfance, multipliant ainsi le nombre de rongeurs. Si l’administration a réagi en faisant intervenir le service 3D (dératisation, désinsectisation et désinfection), les syndicats demandent une dératisation complète du bâtiment. Pour l’heure, l’administration s’engage à remplacer l’intégralité du siphon ou à poser une grille vissée au sol, à reboucher tous les trous en partie basse, à commander des poubelles hermétiques pour les déchets alimentaires, à collecter les poubelles internes le vendredi après-midi…
Pour les syndicats, c’est bien, mais pas suffisant. "Il faut une action forte de dératisation par un prestataire privé dans les plus brefs délais. Le service santé et environnement ne peut pas gérer le problème seul. Il ne dispose pas de moyens suffisants !", affirme Philippe Angelelli. Il va même plus loin en appelant à "organiser une action interne doublée d'une action externe sur voirie et égouts."