Des rats prolifèrent autour et dans l'hôpital Edouard Toulouse. Un syndicaliste alerte la direction de son hôpital puis les médias. Le lieu de santé, autrefois sanctuarisé, n'a plus rien d'une forteresse pour les rongeurs.
Sur une vidéo tournée par un agent de l'hôpital Edouard Toulouse, un rat grignote, sous une table, visiblement sans stress.
Les représentants syndicaux ont alerté la direction il y a plus d’un an. Kader Benayed a le sens de la formule. Il déclare sur France Bleu "Les rats sont devenus des patients".
L'établissement est spécialisé dans l'accueil de patients atteints de troubles psychiatriques. Des mesures de dératisation ont été prises, comme la pose de pièges, mais elles sont insuffisantes.
Le secrétaire général de Sud Santé et membre du comité hygiène et sécurité voudrait que la prise en charge des rats dépasse le périmètre de l’hôpital.
"Comme les rats ne connaissent pas les frontières, ils ne s’arrêtent pas aux portes de l’hôpital ou de l’arrondissement, je pense qu'il faut voir ça avec une vision municipale, voire métropolitaine, de manière à harmoniser les pratiques de lutte contre la prolifération de ces rats," décrit Kader Benayed.
Les rats de l'extérieur sont entrés dans l'établissement de santé. Maintenant, ils se reproduisent à l'intérieur. Le ruisseau des Aygalades, tout proche, s'est transformé en décharge à ciel ouvert, attirant une colonie de rongeurs.
Kader Benayed voudrait voir une opération en deux temps : le nettoyage puis la dératisation, comme si on était dans les quartiers chics "Il n'y a pas de rats de droite et de rats de gauche. On a vu des quartiers délaissés au niveau du nettoyage. Vous allez dans le 15ème et dans le 8ème, on ne peut pas dire que c'est la même chose."
Toujours aussi littéraires, les représentants du personnel ont écrit un petit poème intitulé "Le rat 'Edouard", dont voici l'extrait de fin :
Hélas le rat prolifère
Et l'hôpital se désespère
En attendant la riposte officielle
Le rat en famille creuse ses tunnels
Le rat peut-il distraire les patients de l'hôpital Edouard Toulouse ? Non ! Et le personnel ? Encore moins.
Le rongeur est detesté car il est le grand responsable d'épidémies de peste. Victime de sa réputation, il n'est pas non plus un modèle d'hygiène.
Couvert de bactéries, 60 à 70% de ces animaux transportent des germes comme la pasteurellose, une maladie infectieuse qui peut entraîner de vives douleurs et une inflammation locale en cas de morsures ou de griffures. Une maladie qui se soigne très bien avec des antibiotiques.
Plus connue du grand public : la leptospirose, autrement appelée "maladie des égoutiers". Cette maladie bactérienne peut conduire à une insuffisance rénale. Elle peut éventuellement être attrapée dans des baignades dans des rivières contaminées.
Une vieille tradition de marins consiste à utiliser les chats pour se débarrasser des rats. La SPA en a plein à disposition. Une idée à creuser ? Sans doute pas assez moderne.