Éric Berton s'est insurgé contre le projet de loi immigration mardi soir avec ses homologues d'une vingtaine d'universités publiques comme la Sorbonne ou encore Lyon I et Lyon II.
Des mesures "indignes de notre pays", contraires à "l’esprit des Lumières" et qui "nuisent à l’ambition" de l’enseignement supérieur : les présidents d’une vingtaine de grandes universités publiques se sont insurgés, mardi 19 décembre, contre le projet de loi immigration, voté dans la soirée au Parlement.
"Ces mesures indignes de notre pays mettent (…) gravement en danger la stratégie d’attractivité de l’enseignement supérieur et de la recherche française, et nuisent à l’ambition de faire de notre pays un acteur majeur de la diplomatie scientifique et culturelle internationale", écrivent-ils dans un communiqué.
Un effet "particulièrement délétère"
"Nous déplorons que la version proposée à cette heure vienne s’attaquer aux valeurs sur lesquelles se fonde l’Université française : celles de l’universalisme, de l’ouverture et de l’accueil, de la libre et féconde circulation des savoirs, celles de l’esprit des Lumières", ajoutent-ils.
Parmi les premiers signataires figurent notamment les présidents de plusieurs grandes universités parisiennes dont des universités d’Aix-Marseille, la Sorbonne, Bordeaux, Lyon I et Lyon II, Toulouse Jean-Jaurès ou encore Strasbourg.
Comment accepter des mesures qui tendront à replier l’université française sur elle-même ?
Les présidents d'une vingtaine de grandes universitésà l'AFP
Pour eux, l’accès aux connaissances "ne peut être entravé par des considérations financières si restrictives et sans fondement, à l’image de l’instauration d’une caution de retour ou d’une limitation des aides sociales."
"Appliquer de façon généralisée (…) la majoration des droits d’inscription pour les étudiants extra-communautaires aurait un effet particulièrement délétère" sur leur nombre, origine géographique et situation sociale, alors même que ces étudiants internationaux "sont une richesse pour notre pays ", plaident-ils.
Trois grandes écoles de commerce dénoncent aussi le texte
Dans une tribune distincte, publiée par le Parisien et transmise à l’AFP, les dirigeants de trois grandes écoles de commerce, HEC Paris, l’Essec et l’ESCP, dénoncent aussi des mesures "qui menacent gravement notre compétitivité internationale" et "anéantiraient l’objectif gouvernemental de doubler le nombre d’étudiants internationaux d’ici 2027".
Ils déplorent l’instauration de quotas pluriannuels pour les étudiants, qui "pousse à faire une croix sur l’apport" de "jeunes talents" ; et la mise en place d’une "caution de retour", mécanisme pour eux "économiquement et juridiquement aberrant" qui va "à l’encontre des principes d’égalité républicaine".
"Loin d’être des solutions", ces mesures sont "des entraves disproportionnées qui risquent de compromettre durablement l’avenir de l’enseignement supérieur français", jugent-ils.