Lutte contre les narcotrafiquants à Marseille : ce que l'on sait des futurs procureurs à Dubaï et dans les Caraïbes

Deux postes de magistrats de liaison ont été créés par le ministre de la Justice, Eric Dupond-Moretti, à Dubaï et dans les Caraïbes. L'objectif : remonter plus facilement jusqu'aux commanditaires des réseaux de stupéfiants qui sévissent à Marseille.

"Aller chercher les commanditaires et les têtes de réseaux où ils se trouvent" : ce sera l'objectif de deux magistrats de "liaison" qui travailleront à Dubaï et dans les Caraïbes, en lien avec le parquet de Marseille. Leur prise de fonction est attendue de manière "imminente", a annoncé le procureur Nicolas Bessone lors de sa conférence de presse sur les narchomicides à Marseille, le 21 décembre. 47 personnes sont tombées sous les balles des narcotrafiquants en 2023, "un niveau historiquement jamais atteint", selon le procureur.

Des interpellations à Dubaï

Le magistrat affecté dans les Caraïbes, "pour les entrées de drogue et notamment de cocaïne" sera basé à Sainte-Lucie, Etat insulaire situé au sud de la Martinique, a-t-il ajouté. "Nous comptons sur la coopération internationale pour aller chercher les auteurs où ils se trouvent", souvent à l'étranger, a-t-il précisé. La date exacte d'entrée en fonction des magistrats n'est cependant pas encore connue. 

"Marcassin", "Le professeur", "Bison"... À Dubaï, plusieurs têtes de réseau recherchées par la France ont été interpellées ces dernières années. Mais à ce jour, seules deux ont été extradées, Hakim Berrebouh et Moufide Bouchibi, tandis que d'autres ont été remises en liberté par la justice émiratie.

Plusieurs têtes de réseaux au Maghreb et en Espagne

D'autres commanditaires ont fait du Maghreb et de l'Espagne leur base arrière. Karim Harrat alias "Rantanplan", un Marseillais recherché pour une série d'homicides en bande organisée perpétrés entre 2018 et 2020 en lien avec le trafic de stupéfiants et qui avait fui à Dubaï puis au Maroc, a ainsi été extradé début 2023 vers la France.

Quant à Mohamed Djeha, dit "Mimo", qui avait commencé son ascension criminelle à Marseille et était considéré comme l'un des plus gros trafiquants de drogue français, il a été arrêté en juin en Algérie après des années de traque. Il y sera a priori jugé car il possède la double nationalité française
et algérienne.

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