Une forte mobilisation des taxis est prévue lundi 11 décembre à Marseille. Les chauffeurs prévoient une opération escargot pour faire entendre leur opposition au covoiturage sanitaire obligatoire.
La circulation risque d'être compliquée, lundi 11 décembre, dans plusieurs grandes villes de France, dont Marseille. En réponse à un appel national, les taxis marseillais prévoient une importante mobilisation contre l'article 30 du projet de loi de financement de la Sécurité sociale.
Quelle mobilisation est prévue ?
Divers syndicats ont repris cet appel, et notamment à Marseille. Lundi matin, des centaines de taxis prévoient une opération escargot d'ampleur. Un rendez-vous est donné à 6h30 à Plan de Campagne par le Syndicat Taxi en Route. D'autres points de rencontre sont prévus : à l'AP-HM Nord, ou encore à la Valentine, peut-on lire dans les colonnes de La Provence.
Que dit l'article 30 ?
L'article 30 de la loi de financement de la Sécurité sociale, dont le volet recettes a été adopté par un 49.3, modifie les règles du transport sanitaire. Désormais, le covoiturage sera la norme lorsqu'un patient ira à son rendez-vous médical. En cas de refus, la Sécurité sociale ne prendra pas en charge la totalité des frais.
En d'autres termes, vous ne pourrez plus vous vous rendre à votre rendez-vous à l'hôpital seul dans un taxi conventionné ou avec un véhicule sanitaire léger (ceux avec la carrosserie blanche avec le motif de la croix de vie, ndlr). A moins de payer une partie des frais.
Le budget de la Sécurité sociale a été définitivement adopté lundi 4 décembre à l'Assemblée nationale via le rejet d'une motion de censure de la gauche, et après un 20ᵉ recours au 49.3.
Que répondent les taxis ?
"L'article 30 et la convention du transport de malades assis vont être un danger pour notre profession", déclare sur LinkedIn le président de l'Union nationale des taxis, Rachid Boudjema.
"L'article 30 va nous obliger à réaliser du transport partagé systématique. Bien sûr, nous serons contraints par le biais des plateformes. Parlons-en des plateformes. Depuis le temps que nous attendons l'application de l'article 2, qui va réguler et contrôler ces plateformes... On ne voit pas le moindre contrôle de ces plateformes, et aujourd'hui on veut nous imposer ces plateformes, qui vont nous imposer le transport partagé !".
"C'est une sorte de mise sous tutelle", dénonce le syndicat Taxi en Route 13 dans un communiqué. "Cet article se tourne vers une déshumanisation du système de soin.(...) Nous sommes dans l'exclusion du respect du libre choix du transporteur pour les patients".
"Que tu sois syndiqué ou pas, que tu fasses du médical (taxis conventionnés, ndlr) ou pas, que tu fasses de la station ou pas, (...) le principal, c'est de défendre son métier.", déclare Nicolas Varennes, chauffeur de taxi à Marseille dans une vidéo publiée sur les réseaux sociaux.
"L'uberisation des courses "payantes", malheureusement, on l'a perdu, essayons de ne pas perdre le combat de l'uberisation du médical parce que ça sera mauvais pour tout le monde. Ceux qui font du médical et ceux qui font de la station", déclare Nicolas Varennes.