À Marseille, on marche pour Soucayna, l'étudiante tuée d'une balle alors qu'elle était dans sa chambre. Une marche blanche en soutien à sa famille.
"Une déferlante de balles s'abat sur notre cité phocéenne. Et nos chambres sont devenues des cercueils". Les banderoles de la marche blanche pour Soucayna, samedi 21 octobre, portent ces mots. Et le dessin d'une Kalachnikov barrée de rouge, comme un panneau interdit. La jeune fille a été tuée début septembre par une balle qui a a traversé une cloison de sa chambre.
"Ça pourrait être votre fille, votre nièce"
Vêtu de blanc, le cortège défile entre la porte d'Aix et la Préfecture, pour une minute de silence. "L'ambiance est très digne", nous racontent Mélanie Frey et Alban Poitevin, nos journalistes sur place. 200 à 250 personnes marchent dans les rues de Marseille et parlent aux passants : "Venez marcher avec nous, ça pourrait être votre fille, votre nièce." Les passants connaissent tous le prénom de Soucayna, ils savent tous ce qui lui est arrivé.
Les amis de Soucayna et de sa mère sont là, les voisins aussi. Les habitants des quartiers Nord se sentent plus en insécurité qu'avant. "Les élus devraient venir chez nous pour voir comment ça se passe, on a peur, on ferme les volets. Quand va s'arrêter cet enfer ?"
Tuée alors qu'elle travaillait dans sa chambre
Soucayna avait 24 ans. L'étudiante en droit travaillait dans sa chambre, dans la résidence Saint-Thys du 10e arrondissement de Marseille, lorsqu'elle a reçu une balle dans la tête. Elle en mourra deux jours plus tard, le 12 septembre. Une balle d'arme lourde a traversé le mur de sa chambre. Signature de la plupart des règlements de compte liés au trafic de drogue.
Il y a eu 43 morts depuis le début de l'année. La routine à Marseille ? Une fatalité ? Pas pour tout le monde. Devant le comble de l'injustice, l'émotion a pris le dessus dans cette marche blanche, la famille a reçu beaucoup de soutien.