Kevin Vacher, militant marseillais contre le mal-logement du Collectif du 5 novembre a été condamné à une amende de 1.500 euros, dont 1.000 avec sursis, mardi par le tribunal correctionnel de Marseille, pour "violence", pour son rôle lors d'une manifestation chez un bailleur social de la ville.
Le Collectif du 5 Novembre est un mouvement né dans le sillage du drame de la rue d'Aubagne et de la mort de huit personnes dans l'effondrement de deux immeubles le 5 novembre 2018.
La ville de Marseille avait porté plainte contre ce sociologue, cheville ouvrière du Collectif du 5 novembre, après son irruption, avec d'autres manifestants, en septembre 2019, dans les locaux de Marseille Habitat, qui avait expulsé les habitants d'un logement insalubre la veille. Lors de cette intervention, une employée de ce bailleur social avait été très légèrement blessée à un pouce.
Kevin Vacher, porte-parole du collectif, était initialement poursuivi pour violences volontaires en réunion avec préméditation, soit un délit. Mais les faits ont été requalifiés en "violence" lors de l'audience mardi, soit une simple contravention.
"Nous contestons toujours les faits sur le fond et nous nous gardons la possibilité de faire appel", a précisé Kevin Vacher. Le militant regrette "la volonté de l'ancienne majorité municipale et du parquet de politiser cette affaire". "Dix mois de procédure judiciaire, deux procès renvoyés, tout ça pour une ecchymose et une porte que j'aurais maintenue ouverte".
Tout au long de cette procédure, le collectif avait dénoncé une "tentative d'intimidation et de criminalisation (des) luttes", affirmant que cela ne faisait "que renforcer (sa) détermination à continuer son action pour la justice et au service des délogés".Dans une tribune publiée mardi sur le site de Libération, intitulée "Immeubles sinistrés : sortir Marseille du péril", le Collectif du 5 novembre défend cinq mesures d'urgence "pour assurer le droit au logement digne et au relogement, face aux signalements de nombreux immeubles insalubres".
"La crise des périls à Marseille continue à un rythme constant et personne n’agit, comme si elle était devenue une routine. Même le juge des référés, que nous avons saisi le 24 juin, n’a pas voulu se saisir de la responsabilité de résoudre cette crise tant l’ampleur des désordres «structurels» est grande", indique le collectif qui en appelle à l'arbitrage de la nouvelle municipalité en place depuis le 28 juin pour faire avancer les dossiers.
"Nous attendons de vous, conseiller·e·s nouvellement élu·e·s et Ministre, de répondre désormais de façon circonstanciée, précise et opérationnelle".