L'adjointe au maire de Marseille Arlette Fructus a rendu sa délégation au logement. "Depuis des mois et des mois, la coupe est pleine". Dans une lettre, le maire Jean-Claude Gaudin "regrette vivement" cette décision.
Arlette Fructus n'en pouvait plus, l'élu à la mairie de Marseille a remis sa délégation au logement lundi 6 janvier.
"Pour moi la coupe est pleine. Depuis des mois et des mois, je m'engage à corps perdu pour trouver des solutions, j'ai élaboré une charte du relogement [...], j'ai alerté sur la situation, mais je ne suis pas entendue", indique la désormais conseillère municipale.
Pour Arlette Fructus, "la ville n'a pas pris les mesures indispensables pour respecter ses engagements. J'ai l'impression que je suis seule, que les autres élus sont aux abonnés absents".
Enfin la conseillère municipale continue d'alerter sur la situation du logement à Marseille.
"Je pense que la mesure n'est pas prise pour cette situation d'urgence que nous sommes entrain d'affronter".
Jean-Claude Gaudin regrette cette démission
Jean-Claude Gaudin lui s'est exprimé mardi 7 janvier sur le geste de son adjointe déléguée au logement.Dans une lettre, le maire de Marseille "prend acte" de la décision, mais "la regrette vivement".
Après avoir salué le travail et l'implication d'Arlette Fructus notamment dans la gestion de la suite de la catastrophe de la rue d'Aubagne du 5 novembre 2018, Jean-Claude Gaudin remet en cause les deux arguments de son adjointe pour remettre sa délégation.
"Je ne pense donc pas que le problème du soutien administratif à vos fonctions ait pu constituer un motif suffisant ou définitif de renoncer à votre délégation au logement", écrit le maire de Marseille dans sa lettre.
Arlette Fructus reste conseillère municipale
Cette dernière a décidé ce lundi soir de rendre sa délégation, pour redevenir simple conseillère municipale, a confirmé la mairie de Marseille.Par sa fonction, la centriste Arlette Fructus s'était retrouvée au coeur du drame de la rue d'Aubagne, dont l'effondrement de deux immeubles en novembre 2018 avait causé la mort de huit personnes.
Le président du Conseil régional Renaud Muselier l'avait démise de ses fonctions de vice-présidente régionale en charge du Logement à la Ville, la Métropole et la Région, une semaine après le drame de la rue d'Aubagne.
En tant que déléguée au logement à la ville de Marseille, l'élue avait été confrontée à une population en colère, et dû tenter d'apporter des réponses aux nombreux sinistrés des immeubles en péril de Marseille.