Cinq familles des quartiers nord de Marseille ont été temporairement relogées en centre-ville. Elles ne souhaitent plus réintégrer leurs logements du parc Kallisté, dans le XVe arrondissement de Marseille suite à des tensions dans le quartier ce week-end.
Elles ne veulent plus revenir dans leur logement du bâtiment G du parc Kallisté. Face à un climat de violence, une trentaine de personnes a préféré fuir leur quartier et être relogée provisoirement. En gymnase d'abord, puis la ville leur a proposé une chambre dans un appart-hôtel du centre-ville.
Ces familles disent avoir fait l'objet de menaces de la part de squatteurs de leur immeuble. Dans cette grande copropriété de 129 logements, près d'un tiers des appartement sont occupés illégalement.
Les forces de police sont habituées à intervenir dans le quartier. Mais ce week-end, la violence est montée d'un cran. Des coups de feu, des incendies volontaires ont "provoqué un climat de tension" autour du bâtiment G, rapporte la préfecture de police des Bouches-du-Rhône.
Tout a commencé dans la journée de samedi. "Deux personnes d’origine nigériane se sont introduites dans un appartement. Elles ont été blessées par des projectiles de type softball ou fusil à plomb. Elles n’ont pas porté plainte", précise le préfet de Région Christophe Mirmand.
Dans l'après-midi des coups de feu ont été signalés par des habitants. Puis plus tard, dans la nuit, un appartement a été incendié, poussant quatre personnes à sauter par la fenêtre pour échapper aux flammes.
L'enquête confiée à la police devra permettre de "définir quelle est la cause de cette série d’incidents survenue ce week-end." Un dispositif policier est en place, le temps que la cité retrouve son calme.
Un bâtiment voué à la démolition
Le parc Kallisté est dans le viseur des autorités depuis plusieurs années. Il fait partie des 17 « sites en suivi national » du Plan initiatives copropriétés, initié par le gouvernement. Ce programme doit lutter contre l'habitat dégradé dans les grands ensembles d'immeubles.
Quatre autres cités de Marseille font partie de ce plan, comme le Parc Corot, gangréné par la violence et les réseaux de prostitution.
L'ensemble du quartier doit également être réhabilité dans le cadre d'un programme de l'ANRU, l'Agence nationale pour la rénovation urbaine.
Deux bâtiments de la cité, le B et le H ont déjà été démolis. Le bâtiment G doit subir le même sort prochainement.
Mais avant, l'État doit libérer tous les appartements de ses occupants. "Nous devons travailler avec les propriétaires pour acquérir les logements et trouver des solutions pour les locataires."
Concernant les appartements squattés, le préfet précise qu'ils pourraient être évacués par la police dans les prochains jours.