La mobilisation des riverains a permis d'alerter rapidement les pouvoirs publics. Gravats et poussières sont tombés directement dans la mer, alors que commençait la destruction d'un cabanon dans le 7ème arrondissement.
L’information a rapidement fait le tour du groupe Whatsapp des habitants, le jeudi 11 novembre. La destruction d’un cabanon dans l’anse de Maldormé (7ème arrondissement de Marseille) est en train de polluer l’eau.
Le chantier démarré mercredi ne semble pas avoir été suffisamment sécurisé par l'entreprise de démolition. Des gravats et du ciment sont tombés dans la mer, que surplombe la bâtisse.
Mobilisation en ligne des riverains
"Ce n'est pas possible en 2021 d'assister à une telle pollution, s'exaspère Julien, un habitant qui a l’habitude de se baigner dans l’anse. Ça pourrait avoir des conséquences durables pour la côte".
Les riverains ont fait pression sur les élus locaux, avec succès. Sur Twitter, Sophie Camard, maire du premier secteur, a annoncé que l'entreprise va récupérer les déchets.
Suite à vos signalements sur des déchets en mer, je suis passée sur le chantier de démolition du cabanon Anse Maldorme. L’entreprise va récupérer ces déchets et recourir à une barge ou un hélico.
— Sophie Camard (@SophieCamard) November 12, 2021
Photos avant/après (ce matin) ci-dessous : pic.twitter.com/QUT98WD61l
"L'entreprise va envoyer des plongeurs pour nettoyer l'eau, nous explique l'élue. Ils reconnaissent que le chantier est plus complexe que prévu : une barge ou un hélicoptère devront être utilisés."
La maire précise cependant qu'elle ne dispose d'aucun pouvoir de police pour contraindre l'entreprise. La propriétaire du cabanon ayant une injonction de démolir, le chantier est sous sa responsabilité.
"La manière dont le chantier est mené a conduit l'Etat à procéder à une visite de contrôle et si des rectifications ne sont pas rapidement engagées, il pourra être amené à prendre des mesures pour éviter/supprimer les pollutions", indique de son côté la préfecture.
Les travaux de démolition ont été stoppés.
Un cabanon devenu illégal
Ce bâtiment, ancienne propriété de l'ex-députée PS Sylvie Andrieu, devait être détruit depuis plusieurs années.
En 2016, déjà trois cabanons voisins avaient été démolis.
Destruction de trois cabanons anse de maldormé à Marseille pic.twitter.com/71jJNVC5Ie
— Grolee Laurent (@Groleelaurent) November 22, 2016
Tous se trouvaient sur le domaine public maritime, propriété de l’Etat, et tombent sous le coup de la loi Littoral protégeant les bords de mer depuis 1986.
Depuis une dizaine d'années, l'Etat remet de l'ordre pour rendre la côte au grand public en faisant démolir les bâtiments trop proches de la mer.
Les cabanons ne bénéficient donc plus d’autorisations d’occupations temporaires (AOT) du domaine maritime public. Ils sont amenés à disparaître les uns après les autres.