L'université Aix-Marseille permet à ses étudiants trans, sur demande auprès du président, d'utiliser leur prénom d'usage pour leur carte étudiante ou encore l'espace numérique. La plus grande université de France assume un "choix de transition", "pas une frivolité".
L'université d'Aix-Marseille rejoint un cercle encore fermé : celui des établissements publics permettant aux étudiants trans d'utiliser, de manière administrative, leur prénom d'usage.
Les étudiants peuvent, depuis désormais six mois, faire changer leur nom sur leurs cartes étudiantes et dans l'espace numérique de l'université, mais aussi dans le logiciel du Crous par exemple. Il suffit pour cela de prendre contact avec le président de l'université, comme le rapporte le journal 20 Minutes.
Le "droit à l'anonymat"
« Cela évite aux étudiants d’être outé en public, quand l’enseignant fait l’appel par exemple, explique Clémentine Mangeot, la présidente de l’association T-Time, interrogée par 20 Minutes. Si vous voyez arriver un gros garçon musclé qui se présente comme David et qu’on l’appelle Valérie, il y a un gros problème… C’est une source d’inconfort pour l’étudiant et de violence de la part de l’institution. Or, cela relève du respect de la vie privée »L'inclusion des personnes transgenres, une problématique actuelle
Même si cet accompagnement a été mis en place il y a 6 mois maintenant, il intervient dans un contexte où la ville de Marseille semble se tourner de plus en plus vers ce sujet. En fin du mois de mars, l'Autre Cercle PACA et l'ANDRH Provence avaient édité un guide pratique sur l'inclusion des personnes transgenre en entreprise.Maximilien Degonville, membre de l’Autre Cercle PACA, déclarait alors que même si la transphobie "va rarement jusqu’à la violence physique en entreprise", comme on a pu le constater lors de l’agression de Paris, les personnes transgenres font face à "une discrimination plus sournoise". "Celle-ci peut aller de la discrimination à l’embauche ou à la promotion, détaille-t-il, voir jusqu’à la violence verbale".
"Des initiatives comme celle d’Aix-Marseille ont l’avantage de montrer que la transphobie n’est pas acceptable, et que les personnes trans n’ont pas à être ostracisées", conclut Clémentine Mangeot de T-Time à 20 Minutes.