Marseille : fin de la grève des éboueurs, la collecte reprend dès ce soir

La grève d'une partie des éboueurs de Marseille, menée depuis 14 jours, aura pris fin ce 30 décembre dans l'après-midi. La réunion entre patronat, syndicats et métropole s'est soldée par un accord. La collecte reprend dès ce soir, dans les 2e, 15e et 16e arrondissements impactés par la grève.

Il aura fallu 14 jours pour mettre fin à la grève entamé le 13 décembre dernier par les employés de la société Derichebourg en charge du ramassage des ordures ménagères dans les 2e, 15e et 16e arrondissements de Marseille.

Une réunion s'est tenue aujourd'hui dans les locaux de la Métropole au Pharo, entre les représentants du patronat, du syndicat FO, de la métropole Marseille Provence, et de la Direccte (inspection du travail), et du Conseil du territoire.

Réunis depuis le matin, les personnes présentes ont enfin trouvé un accord en début d'après-midi.

Pour la première fois, Thomas de Richebourg, le PDG de l'entreprise s'était déplacé spécialement de Paris pour assister à la rencontre.

Reprise de la collecte dès ce soir

A l'issue de la réunion, les grévistes soutenus par FO ont obtenu une réponse positive à leurs revendications.

Ils dénonçaient notamment "le harcèlement" de la direction locale de Polyceo, et demandaient "les mutations" du directeur du site ainsi que de son adjoint, accusés de harcèlement et licenciements abusifs.

Ils exigeaient aussi l'embauche d'un salarié intérimaire tout récemment annulée.

En réponse à leurs revendications, les deux dirigeants au coeur du litige vont être mis en congés jusqu'au 15 janvier, puis ils quitteront leurs postes sur Marseille. Quant à l'embauche du salarié intérimaire, elle a également été acceptée.

Si les représentants de FO étaient satisfaits, Thomas de Richebourg s'est montré également heureux d'avoir rencontré ses employés et d'avoir mis ensemble les choses au clair.

La collecte reprendra donc dès ce soir dans les trois arrondissements concernés : les 2e, 15e et 16e.

Un arrêté de réquisition contesté devant le tribunal

Cette réunion met un terme à un conflit qui ne cessait de s'envenimer.

Dès lundi 28 décembre, plusieurs fourgons de CRS avaient été dépêchés sur le site de l'entreprise Polyceo, filiale de Derichebourg, chargée de la collecte des poubelles dans les 2e, 15e et 16e arrondissements, afin de le sécuriser.

Malgré l'intervention de quelques premiers camions-bennes sous protection policière, les ordures avaient continué à s'accumuler le 29 décembre encore dans plusieurs quartiers de Marseille.

Quelques heures auparavant, le préfet avait pris un arrêté de réquisition, afin que les ordures soient ramassées. Mais les salariés en grève ne s'y étaient pas pliés, risquant selon le préfet de police "six mois de prison et 10.000 euros d'amende", un délit qui peut désormais "aller devant le procureur", avait-il spécifié à l'AFP.

Le syndicat FO avait décidé d'agir en justice dès le début de semaine face à l'arrêté de réquisition et avait déposé un recours en référé-liberté. Cette requête doit être examinée ce mercredi à 15 heures par le tribunal administratif de Marseille. Depuis, la reprise de la collecte décidée en début d'après-midi ne donne plus guère d'intérêt à cette affaire de justice.

Des ramassages sporadiques

Quelques camions-bennes ont ramassé mardi matin des déchets accumulés depuis près de deux semaines dans le Panier, le vieux quartier historique de la ville, ainsi que dans les 15e et 16e arrondissements, des quartiers populaires au nord de la cité phocéenne.

En tout, ce sont quelque 120.000 habitants de la ville qui ont été concernés par l'accumulation des ordures dans les rues de leurs quartiers.

La préfecture de police avait précisé que ces camions venaient d'autres sites, avec des personnels d'autres entreprises qui ont travaillé sous la protection des forces de l'ordre.

"Maintenant, ça suffit !"

La métropole Aix-Marseille, en charge du traitement des déchets dans la seconde ville de France, avait annoncé hier de nouvelles "mesures temporaires", afin "de limiter le surplus de déchets sur la voie publique", avec la dépose de cinq bennes dans les quartiers les plus touchés, avant le déploiement de sept autres bennes "très prochainement".

Un blocage de situation contre lequel s'était récemment insurgé le nouveau maire de Marseille.
 "Maintenant, ça suffit !", avait réagi Benoît Payan, dans un communiqué publié mardi soir.

Tout, absolument tout, doit être entrepris par la métropole, seule compétente sur la propreté et le ramassage des déchets pour rendre aux Marseillais des rues propres et sûres comme elle en a la charge. 

 

Benoît Payan, maire de Marseille


Selon les chiffres de la préfecture de police, plus de 900 tonnes d'ordures s'accumulaient déjà lundi 27 décembre dans les quartiers touchés par le mouvement.

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