Les conducteurs des deux lignes de métro de Marseille ont débuté une grève perlée jusqu'au 31 décembre. Les tests réalisés avant l'ouverture de la station Capitaine Gèze révèleraient une dégradation des conditions de travail.
Après cinq ans de retard, la station de métro Capitaine Gèze, dans le 15e arrondissement de Marseille, devrait ouvrir d'ici la fin de l'année. Actuellement, sur la ligne 2, les conducteurs sont en phase de test et organisent des "marches à blanc".
"Le terminus des voyageurs est toujours à la station de Bougainville, mais les conducteurs poursuivent le trajet jusqu'à la station Capitaine Gèze pour vérifier s'il n'y a pas de problème", explique Bernard Gargiolo, secrétaire général CGT RTM, précisant qu'en mars 2018, ces tests avaient révélés plus de 30 000 anomalies sur le derniers tronçon.
Les 900 mètres qui séparent les deux dernières stations entraînent une augmentation du temps de parcours. Conséquences, les conducteurs n'ont plus de temps de pause, ce qui augmente fatigue, stress, etc.
"Les graphiques des temps de parcours ont été sous-évalués", indique le secrétaire général de la CGT RTM, "nous demandons un rallongement du temps de parcours et le respect des temps de pause".
Bernard Gargiolo précise que l'allongement du parcours (900 mètres) entraîne des retards aux stations et des trains bondés de voyageurs. Les conducteurs de métro font un métier difficile et qu'ils engagent leur responsabilité.
"Si on ajoute du stress, de la fatigue, de l'énervement, on ne garantit plus la sécurité des voyageurs", ajoute l'élu CGT RTM.
Une réunion de négociation est prévue cet après-midi, entre la direction et les partenaires sociaux. En attendant, la CGT a lancé un préavis de grève perlée, valable jusqu'au 31 décembre.
Concrètement, chaque conducteur décide d'une heure de débrayage par jour, en début ou en fin de service. Cette grève concerne essentiellement la ligne 2, mais les conducteurs de la ligne 1 ont indiqué se joindre au mouvement.
Le trafic du métro devrait donc être perturbé. "Une heure de grève sur le métro, ce sont deux voyages complets de perdus", conclut Bernard Gargiolo.