L'hôpital privé de Clairval, dans le 9ème arrondissement de Marseille, a été victime le 10 août d'une cyberattaque qui a entraîné un black-out informatique. Selon nos informations, l'ensemble des 120 établissements du groupe français de santé Ramsay a été visé.
Une cyberattaque a touché, samedi 10 août au matin, l'hôpital privé Clairval, dans le 9ème arrondissement de Marseille.
Cette attaque n'est pas isolée. Les 120 établissements du groupe français de santé Ramsay ont été visés, a confirmé la direction.
L'attaque malveillante a bloqué tout le système informatique. On ignore en revanche s'il y a eu un vol de données sensibles.
"Nous nous sommes rendus compte samedi que notre messagerie était plantée et que nos logiciels étaient infectés par un virus", a expliqué le service communication.
Selon le groupe, "la continuité et la sécurité des soins n'ont pas été affectées". Des opérations programmées et des prises en charge ont toutefois bien été annulées et reportées, sans conséquence pour les patients, selon nos sources.
Au niveau administratif, depuis l'attaque, les rapports sur les actes médicaux se font à l'ancienne, au papier et au stylo.
"Nous avons mis en place une procédure de crise très réglementée", commente le groupe. "C'est vrai qu'en attendant, ce n'est pas toujours évident de travailler et de communiquer, mais les services tournent déjà au ralenti en cette période estivale."
Selon nos informations, le groupe Ramsay a été victime d'une tentative de rançonnage et une plainte a été déposée. Une information que la direction n'a pas souhaité confirmer.
Elle a en revanche alerté la CNIL (Commission nationale d'informatique et des libertés) et l'ANSSI (l'Agence nationale de la sécurité des systèmes d'information) a été saisie.
Le service informatique, actuellement en train d'intervenir pour contrôler et restaurer les serveurs, devrait avoir terminé son travail en fin de semaine, précise le groupe Ramsay.
Les hôpitaux dans le collimateur des hackers
Les attaques informatiques sur les hôpitaux se sont multipliées ces dernières années. Une recrudescence qui a alerté le gouvernement, révèle L'Express.À Montpellier, en mars dernier, une cyberattaque a ralenti 600 machines du CHU, soit 10% des ordinateurs, et tenté sans succès de récupérer des informations sensibles.
L'hôpital a été victime d'un "hameçonnage", c'est-à-dire un email infecté.
Comme pour l'hôpital Clairval, ce virus était un "rançongiciel", un programme qui bloque l’accès à toutes les données, créé pour inciter la cible à verser une rançon.
L'enquête a révélé que le logiciel malveillant était une mutation du "Wannacry", utilisé en 2017 pour hacker 300.000 ordinateurs partout dans le monde.
Ce n'est pas la première fois que des hôpitaux français sont la cible de cyber-délinquants.
En 2018, le Centre Hospitalier de Saint-Denis a été visé par une attaque qui avait notamment mis hors d’usage un scanner, selon BFMTV.
Plus récemment, en mars 2019, le Centre Hospitalier de Condrieu a été victime du même type de virus. Ses ordinateurs ont été bloqués pendant plusieurs jours.