L'hôpital Paule de Viguier au CHU de Purpan abrite un centre précurseur à Toulouse (Haute-Garonne), unique en France, sur un sujet encore tabou, la ménopause. Il propose aux femmes un large éventail de possibilités d'accompagnement.
"C'était infernal, j'avais des bouffées de chaleur non-stop toute la journée ! " Audrey, 47 ans, consulte pour la première fois au Centre de la ménopause à l'Hôpital Paule de Viguier du CHU de Purpan à Toulouse (Haute-Garonne). Elle en a parlé avec son médecin qui l’a encouragée à prendre rendez-vous.
C'est très satisfaisant et puis plutôt rassurant de savoir qu'on s'adresse à des professionnels qui sont vraiment spécialisés. Moi, étant donné que je suis relativement jeune, je me suis questionnée sur la nécessité de prendre un traitement hormonal. Donc c'était un peu l'idée de rencontrer des spécialistes
Audrey, patiente du centre de ménopause
Le traitement hormonal a eu longtemps mauvaise presse. Une étude américaine de 2002 l’accusait d’augmenter la fréquence des cancers du sein notamment. Or, les recherches faites depuis démentent ce risque.
"On a d'autres études qui ont démontré qu'on diminuait la mortalité chez les femmes qui ont été traitées par le traitement hormonal de ménopause, rassure Anne Gosset, gynécologue médicale. Et aussi avec les traitements qu'on utilise en France avec la progestérone naturelle, l'œstradiol par voie cutanée, on sait qu'on est beaucoup moins délétère sur le risque mammaire et le risque cardiovasculaire."
Améliorer sa qualité de vie
Ici, au centre de la ménopause, on accueille toutes les patientes qui, comme Audrey, veulent améliorer leur qualité de vie. Il faut dire que les symptômes de la ménopause sont nombreux et parfois invalidants.
"Les bouffées de chaleur avec les troubles du sommeil, bien évidemment les troubles de l'humeur, mais un peu aussi avec le sentiment un peu de dépression, on a aussi souvent des ressentis de douleurs articulaires, il y a aussi tout le métabolisme qui est un peu ralenti, énumère Christelle Moreau, infirmière au sein de la structure. Ce métabolisme ralenti joue sur l'estomac, la fonction urinaire, il y a aussi tous ces problèmes de sécheresse cutanée, sur la peau, mais aussi niveau des pertes de cheveux, il y a aussi la sécheresse au niveau gynécologique."
Solutions et prévention
Ce centre est totalement précurseur. Il est unique en France. Depuis 30 ans, ici, on accompagne les femmes dans ce passage parfois compliqué, mais on fait aussi de la prévention.
"Notre objectif, c'est vraiment de proposer à nos patientes, un espèce de bilan de santé, qui va être avant tout d'identifier ces facteurs de risques cliniques, biologiques, densitométries de ces différentes maladies, maladies cardiaques, infarctus du myocarde, ostéoporose post ménopausique, de manière à ce que, selon leur situation, on puisse leur proposer une solution
Professeure Florence Trémollières, directrice du centre
Les solutions ne passent toujours pas par des traitements. Les femmes sont sensibilisées au fait d’éviter les toxiques comme la cigarette qui décuple le risque de faire un infarctus. On aborde ici aussi la diététique et la nécessité d'exercer une activité physique.