La nage en eau glacée est une discipline peu connue mais elle rassemble de plus en plus d'adeptes. A Marseille, Laurent Méret se prépare à participer aux championnats du monde en Haute-Savoie. Nous l'avons rencontré. Frissons garantis !
A 56 ans, Laurent Méret, n'a pas froid aux yeux. En réalité, il n'a pas froid du tout quand il se jette à l'eau.
Ce jour-là, le thermomètre de la piscine dans laquelle il s'entraîne activement, affiche 11,5°C. Pour ce Marseillais d'adoption, ce n'est pas assez froid, "c'est même trop chaud, c'est pas bon", indique-t-il sans sourciller.
Frileux s'abstenir !
L'idéal pour le nageur, une eau glacée entre 0 et et 4,9°C très exactement. "C'est un froid qui pénètre à l'intérieur. Un froid qui glace les os. Seuls ceux qui pratiquent cette activité peuvent ressentir ce que je ressens. Là, je viens de sortir de l'eau, j'ai froid mais je me sens bien", explique t-il du bout des lèvres, en tremblant de tous ses membres.
De quoi interloquer son ami Michel Jouberjean qui lui prête sa piscine deux fois par semaine l'hiver. "C'est un autre monde ça ! Parfois il venait l'hiver s'entraîner alors qu'à l'extérieur il ne faisait que 5°C. Comment fait-il ? Je le tire mon chapeau, même s'il faut bien le reconnaître, il faut être un peu fada pour faire ça !", souligne son ami interloqué.
Sur cette vidéo, le voici lors des championnats de France en eau glacée. Laurent Méret a terminé la 11e place. Un avant-goût des championnats du monde qui se dérouleront à Samoëns en Haute-Savoie d'ici une dizaine de jours, et pour lesquels, il se prépare depuis trois ans.
"Avant tout, je veux réussir à terminer l'épreuve reine du 1000 mètres. Elle impose de finir dans le temps imparti de 25 minutes ; sachant que la température de l'eau va être à 3,6°C dans ça va être dur", reconnaît Laurent Méret.
Coiffeur de profession, Laurent Méret est devenu vice-champion de France sur le relais 4 fois 250 mètres de Megève au début du mois de décembre. Une ascension fulgurante pour le natif de Lille qui a découvert cette discipline sportive en 2014.
L'effet "After drop"
Après une demi-heure d'entraînement, la circulation du sang est ralentie pour préserver les organes vitaux, alors à la sortie de l'eau, débute ce que l'on appelle l'effet "After drop".
"Pour permettre au sang de circuler normalement dans les membres supérieurs et inférieurs, le corps va fabriquer des tremblements qui vont accélérer la circulation sanguine. En ce qui me concerne, quand je sors de l'eau, je tremble pendant deux à trois heures", explique le nageur en eau glacée.
Considérée par certains comme une thérapie physique et mentale, la nage en eau glacée trouve de plus en plus d'adeptes en France. Mais attention, il est fortement déconseillé de se jeter à l'eau sans avoir suivi au préalable une longue préparation. Vous êtes prévenus !