Chaque samedi depuis 13 semaines, les gilets jaunes investissent le pavé pour manifester. Certains commerçants baissent le rideaux, d'autres voient les clients fuir le centre-ville. Une conséquence directe sur le chiffre d'affaire des entreprises, notamment, les commerçants et artisans.
Certains chefs d'entreprises ou commerçants ont commencé à licencier du personnel faute de rentrée d'argent suffisante et ce n'est qu'une partie de ce qui les attend pour tenter de contenir les effets du manque à gagner.
Malgré les aides du gouvernement et plus récemment de la région, les patrons de PME, déplorent la chute de leur activité dans les commerces, dans les hôtels. Mardi, à Marseille une conférence de presse était organisée par l'ordre régional des experts comptables.
Selon eux, depuis le début du mouvement des gilets jaunes, les PME et TPME sont directement impactées, notamment dans le centre ville de Marseille. Ce n'est pas à cause des gilets jaunes, mais bien à cause des casseurs qui s'infiltrent et qui en profitent pour piller les boutiques, estiment-ils.
Un centre-ville déserté
Certains commerçants préfèrent du coup baisser leur rideau le samedi après-midi, d'autres constatent que la clientèle fuit le centre-ville, en core un peu plus. Le chiffre d'affaire est impacté en février par les conséquences des mouvements de novembre et décembre. Et comme le mouvement se poursuit, ils ont peur de ne pas pouvoir tenir sur la durée."Il y a une urgence à accompagner les TPME avant qu'elles ne soient obligées de fermer boutique," indique Sabrina Roubache, représentante de la CCI Marseille Provence.
Un numéro dédié aux entrepreneurs
Pour cela, la Chambre de commerce et d'industrie de Marseille a mis en place une ligne téléphonique dédiée aux TPME, pour les accompagner et les diriger vers les bons interlocuteurs afin qu'ils ne soient pas seuls face à cet évènement d'ampleur inédite.Grosses pertes sur Noël et les soldes
Deux périodes sont prisées par les commerçants notamment, Noël et les soldes, où ils réalisent 50% de leur chiffre d'affaire. Or, sur ces mêmes périodes à Marseille, c'est une perte sèche de - 70% constatée en centre-ville."Les plus touchés sont ceux qui proposent de l'achat plaisir, difficile pour eux de s'en sortir", explique Audrey Lucchhinacci, Présidente Fédération Commerce en 13.
Une aide gouvernementale
La ministre du Travail, Muriel Pénicaud, a débloqué 32 millions d'euros pour payer les salaires de quelque 58.000 personnes, au chômage partiel du fait de la crise. Très majoritairement dans les PME, selon elle.Mercredi matin le ministre de l'économie Bruno Lemaire rencontrait des représentants des grandes villes, élus ou commerçants, qui se disent pris en otage, par les casseurs lors des manifestations.
Ils veulent définir les modalités d'indemnisations annoncées déjà en janvier.