Le tribunal de commerce de Marseille a prononcé ce jeudi la liquidation judiciaire de la chaîne de magasins de vêtements pour enfants La Compagnie des Petits. 172 salariés vont être licenciés.
Clap de fin pour la Compagnie des Petits. Le tribunal de commerce de Marseille a prononcé sa liquidation judiciaire ce jeudi 27 mai. La marque n'existera plus. Cette décision conduit au licenciement de 172 des 213 salariés. 41 sont en effet récupérés par deux repreneurs partiels.
"C'est une déception car on aurait aimé que la Compagnie des Petits soit reprise, explique l'avocat des salariés, Me Cédric Porin. Mais compte tenu de la situation absolument catastrophique de la société au mois de janvier, on se dit que tout emploi sauvé serait une victoire. Car on n'était pas loin d'une liquidation complète".
Dans le détail, le groupe H3M détient l'activité de la Compagnie des Petits, marque moyenne gamme de vêtements pour enfants, et celle d'Allo bébé, un site internet de puériculture.
Concernant la Compagnie des Petits, l'entreprise de lingerie Valège reprend sous son nom cinq des 65 magasins, soit 15 salariés.
Le patron de Valège était intéressé par le savoir-faire et le profil des vendeuses qui ont l'habitude de travailler avec des clientes", explique Me Porin. La clientèle de la Compagnie des Petits et celle de Valège serait en effet "assez semblable" : des femmes essentiellement.
Enfin, la société Lulilo, qui détient le site premium Made in bébé, récupère le site Allo bébé et 26 de ses 45 salariés.
La Compagnie des Petits victime d'une mauvaise gestion
L'entreprise La Compagnie des Petits, fondée en 1991 aux Pennes-Mirabeau par le chinois Kai Yiu, était placée en redressement judiciaire depuis le 28 janvier dernier.
"On est allé jusqu'au bout du processus", relate l'avocat des salariés. Au cours de la recherche de repreneurs, 11 chefs d'entreprise se sont manifestés, certains ont abandonné. Trois propositions sérieuses de reprises ont été retenues. En vain.
La Compagnie des Petits a connu un gros succès dans les années 2.000, avec jusqu'à 150 boutiques en France. La suite s'est gâtée. Me Porin évoque une "très mauvaise gestion" de l'entreprise ayant mené à la "déconfiture de la société". "Ils ont raté le passage au numérique", déplore-t-il.
Le procureur de la République mène une enquête au sujet des délits qui pourraient être constitués dans le cadre de la gestion de cette société dans les mois précédents le redressement judiciaire. Car si le Covid a pu précipiter les choses, il n'en est pas le premier responsable, selon l'avocat.
"Il aurait fallu que le redressement intervienne deux ans plus tôt, lâche Me Porin. Car compte tenu des dettes, un repreneur ne pouvait pas être sérieusement intéressé par la Compagnie des petits".