Marseille : le conseil municipal vote une augmentation de 14% de la taxe foncière

Le conseil municipal de Marseille a voté ce vendredi une augmentation de plus de 5 points de la taxe foncière, payée par les propriétaires. La majorité municipale du Printemps Marseillais revient ainsi sur sa promesse électorale de ne pas augmenter ses impôts.

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"D'où qu'on siège dans cet hémicycle, on n'augmente pas les impôts de gaité de coeur". En conseil municipal ce vendredi, le maire de Marseille Benoît Payan a fait adopter par l'assemblée une augmentation de 5,47 points de la taxe foncière. Soit au final une augmentation de 14% pour les propriétaires. 

Selon l'adjoint délégué aux finances, Joël Canicave, celà représentera en moyenne 120 euros par foyer et par an.

Il a comparé cette hausse à un "parapluie" face à une situation budgétaire compliquée. D'un côté la ville doit rembourser cette année une dette de 190 millions d'euros.

Dépenses en hausse, recettes en baisse

De l'autre les dépenses courantes augmentent à cause de l'inflation... Alors que les recettes diminuent. Après la suppression de la taxe d'habitation, le fonds de péréquation communale, qui rapportait 14 millions à la ville va disparaître.

Pour l'adjoint aux finances, cette hausse est nécessaire pour boucler le budget de 1,835 milliards d'euros de la ville. "Nous le faisons pour pouvoir répondre aux demandes des Marseillaises et Marseillais. Pour ouvrir un commissariat, mettre en œuvre le plan écoles, ouvrir nos parcs et jardins, nos bibliothèques..."

"Les besoins en investissement dans les services publics de la ville sont immenses", rappelle Benoît Payan : "On a réussi à aller voir le Président de la république et on a obtenu le plan Marseille en grand. La contrepartie c'est que face aux 400 millions que nous donne l'Etat, il faut aligner 800 millions d'euros" 

L'ensemble de l'hémicycle n'adhère pas à cette analyse. "Un matraquage fiscal", "payer plus pour toujours moins", "Une perruque sur la soupe" ... Pendant près de trois heures, les membres des groupes d'opposition se sont succédés pour dire tout le mal qu'ils pensent de cette mesure. "Petit papa Joël fait les poches des Marseillais !" grince Pierre Robin (Une volonté pour Marseille).

"Dans ce contexte de hausse des prix généralisée, les conséquences sont encore moins de pouvoir d'achat pour les Marseillais" souligne Bernard Marandat (Rassemblement national).

Le Printemps Marseillais brise sa promesse de campagne

Il faut dire que le Printemps Marseillais a tendu le bâton pour se faire battre. Pendant la campagne électorale, en 2020, les candidats de la liste avaient en effet assuré que les impôts n'augmenteraient pas pendant la mandature.

"Votre politique : mentir, mentir encore, mentir d'avantage. C'est 50 nuances de mensonges" enfonce Pierre Robin.

Ce à quoi Joël Canicave rappelle que la précédente majorité avait elle aussi brisé cette promesse.

"En 2014 vous disiez "avec Jean-Claude Gaudin il n'y aura pas d'augmentation d'impôt. Et un un plus tard vous les avez augmentés."

La majorité Printemps Marseillais fait porter la responsabilité de l'augmentation d'impôts... Sur Jean-Claude Gaudin. Deux ans après la fin de son mandat, l'ancien maire et son empreinte sur Marseille sont encore au centre des débats.

La mandature Gaudin en accusation

Benoît Payan fustige la "mauvaise gestion" de la précédente équipe. Elle serait "à l'origine de la situation de la ville, du logement, de l'environnement, des bibliothèques de l'opéra, des écoles, des stades, des piscines. Une situation qu'aucun maire en France ne pourrait envier."

La majorité pointe également les équipements couteux hérités de l'ancienne majorité. "Au total, le Palais de la glace et de la glisse nous coûte 60 millions d'euros. C'est  plus que l'augmentation d'impôts que nous proposons", signale Samia Ghali.

"Il faut dire la vérité aux Marseillais : il n'existe pas de crédit en consommation pour éponger les dettes que vous nous avez laissées."

"Cette posture ne pourra pas durer 6 ans, s'agace Laure Agnès Caradec, vous ne pouvez pas dire que rien n'a rien été fait en 25 ans de mandature Gaudin..." 

L'élue enchaîne avec un best-of des réalisation de la précédente équipe municipale : "création du parc des Calanques, de deux écoles de la deuxième chance, engagement du projet de l'école de la Belle-de-Mai, piétonnisation de la Canebière... La ville s'est transformée sous l'impulsion de Jean-Claude Gaudin"

La taxe foncière, un impôt injuste ?

Quels que soient les responsables de la situation budgétaire de la ville, aucune délibération du conseil municipal ne pourra effacer l'incohérence de la taxe d'habitation à Marseille.

Comme le note l'élu écologiste Fabien Pérez "la taxe foncière est plus élevée dans le centre-ville, abandonné depuis plus de 25 ans en matière de logement, que dans les quartiers riches comme Bompard, ou Le Roucas-Blanc."

En cause : la dernière réforme des valeurs locatives cadastrales date de 1970. Un nouveau chantier marseillais à apporter au prochain gouvernement. 

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