Grand plan pour Marseille : 3 points qui posent question avant la venue d'Emmanuel Macron

Ecoles, logements, transports.. Trois priorités du plan "Marseille en grand" présenté par Emmanuel Macron en septembre. Six semaines plus tard, et à la veille d'une nouvelle visite du président à Marseille, où en est-on ?

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Six semaines après son premier passage, Emmanuel Macron revient faire un premier bilan du plan "Marseille en grand". Un chantier colossal à 1,5 milliards d'euros pour répondre aux problématiques les plus urgentes notamment les écoles, les logements et les transports. 

Les écoles 

Le bilan du président de la République était sans appel : 174 écoles -sur les 472 de la ville- sont "dans un état de délabrement tel que l'apprentissage y est devenu impossible". Depuis ce constat, Benoît Payan a annoncé la mise d'un oeuvre d'un plan de rénovation de ces 174 écoles sur neuf ans.

"Le plus grand chantier que la ville de Marseille a initié depuis les années 1960", chiffré à 1,2 milliards d'euros. Sur ce point, aucun budget n'a été avancé pour l'instant de la part du gouvernement.

"On ne va pas créer un précédent, sinon tous les maires de France vont me dire 'moi aussi'", avait mis en garde Emmanuel Macron, refusant "une prime à ceux qui font mal". "En même temps, je n'ai pas le droit de vous laisser perdre du temps parce que sont les enfants (...) les premières victimes", avait-il ajouté.

En septembre, Emmanuel Macron avait annoncé la mise en place de 50 écoles "laboratoires" dès la rentrée 2022, dans lesquelles le directeur pourrait choisir l'équipe pédagogique. Une idée qui a fait bondir les associations de parents d'élèves et les professeurs.

Ces derniers ont appelé à manifester vendredi, au retour d'Emmanuel Macron dans la ville.

Les transports

1 milliard d'euros pour les transports dont 250 millions de subventions, telle était l'annonce de l'investissement de l'Etat en faveur des transports, pour "désenclaver Marseille". Le président a annoncé également la création de quatre lignes de tramway supplémentaires. 

La Métropole, compétente sur ce sujet, a depuis présenté quatre projets de prolongation du tramway, dont une vers la plage des Catalans. Une prolongation qui se matérialiserait par trois nouvelles stations ouvertes au nord de la ville, d'ici 2025 au mieux. Des stations en doublon avec celles de la ligne 2 du métro. Pour la cité Castellane, il faudra toutefois attendre 2028 pour qu'elle soit reliée au centre-ville.

"C'est une interprétation erronée des propos du président de la République, (...) il n'est clairement pas venu pour financer ce qui est déjà dans les cartons", a rétorqué auprès de l'AFP Audrey Gatian, adjointe à la Mobilité, en réaffirmant la volonté de la municipalité de prioriser les projets vers le Nord.

Les logements

Autre sujet du plan "Marseille en grand", le mal-logement. Dès 2015, le rapport Nicol dénombrait 40.000 taudis à Marseille, soit 100.000 personnes concernées sur 860.000 habitants. En septembre, Emmanuel Macron avait évoqué le souvenir "douloureux des effondrements de la rue d'Aubagne". 

Au lendemain du drame de la rue d'Aubagne qui avait fait huit morts le 5 novembre 2018, l'Etat et les collectivités avaient signé un plan d'action pour répartir les 600 millions d'euros promis contre l'habitat indigne, sur 15 ans et pour 1.000 hectares du centre-ville. La première phase de ce projet, de 217 millions d'euros, vise seulement 7 ha, soit quatre îlots dégradés.

Depuis six semaines, "il n'y a eu aucune nouvelle annonce, c'est très décevant sur l'enjeu numéro 1 à Marseille avec les écoles", a déclaré à l'AFP Kevin Vacher, porte-parole du Collectif du 5 novembre, selon qui "300 immeubles sont encore frappés de péril imminent".

En septembre, Emmanuel Macron avait affiché l'objectif de réhabilitation de 10.000 logements sur quinze ans. Il avait alors insisté sur la coopération de la Ville et de la Métropole, pour que ces chantiers s'engagent "immédiatement".

A ce sujet, Martine Vassal a rencontré cette semaine les 92 maires de la Métropole, mastodonte administratif difficile à faire fonctionner. Depuis la visite d'Emmanuel Macron en septembre, une grève des éboueurs a lourdement impacté la ville et ses habitants. Une gestion des déchets épinglée par la chambre régionale des comptes et par Benoît Payan.

Mais pour Martine Vassal, invitée ce jeudi sur France Bleu, "Il n'y a pas de chicaya" : "Avec les 92 maires, tout le monde est d'accord pour que cette Métropole soit une Métropole qui fonctionne".

"Le président de la République, je l'espère vient nous annoncer qu'il va changer la loi et nous donner des moyens financiers qu'on attend depuis la création de la Métropole pour pouvoir faire nos projets". 

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