La première année de médecine est réputée pour être l'une des plus dures pour un étudiant. Mauvaise nouvelle cette année, ces élèves ne pourront pas redoubler et les places pour passer en seconde année sont réduites. Résultat : ils manifestent leur colère.
Ils sont regroupés devant leur fac, à côté de l'hôpital de la Timone à Marseille. En fin de matinée, un étudiant décrit la situation en chiffres "On se retrouve avec rien. 36 places en kiné, 200 en médecine, alors qu'on est 1700. C'est injuste".
Charlotte et Claudia font partie des bons élèves. Elles ont travaillé dur toute l'année pour être dans les 250 premières. "On nous dissuade de nos vocations. On nous enlève nos rêves (...) On est dans le premier 8ème. Les autres années, on serait largement passées", dit Charlotte. "On a 15 de moyenne chacune" renchérit Claudia", "et pourtant, c'est comme si tout le travail fait cette année ne payait pas".
Autre mesure à l'origine de la colère : les étudiants en première année ne pourront pas redoubler.
La réforme des études de santé concerne tous les étudiants de France. Ils la connaissent depuis un an. "Ils étaient tous concentrés sur leurs études", décrit Marowan Mohad, délégué de l'UNEF. Ce sont les parents d'élèves et les syndicats qui se sont mobilisés contre cette réforme. "Elle a été conçue sans consultation des étudiants qui siègent dans des conseils, sans les professeurs et sans les syndicats," selon Marowan Mohad.
"Ici on maltraite les étudiants primants", "Je suis en Pass, y'a pas de places", les jeunes brandissent leurs slogans devant l'hôpital. Un peu tard, peut-être, les dés sont jetés.
Dans la manifestation, Anthony essaie d'envisager son avenir "Je ne pourrai pas partir à l'étranger, si j'ai l'option pharmacie ou kiné, j'irai quand même. Je trouve ces options pas mal aussi."
Partir étudier à l'étranger, c'est ce que font de nombreux étudiants. Pendant que l'hôpital fait de plus en plus appel aux médecins étrangers et aux internes... Pendant qu'on déplore le manque de médecins en France... Les étudiants attendent de savoir s'ils passeront entre les mailles du filet. Le numerus clausus n'existe plus, place aux nombres de la sélection.