Le forces de l'ordre ont entamé ce matin l'évacuation d'appartements squattés au parc Kallisté, une cité des quartiers nord de Marseille. Cette opération fait suite à de violentes tensions qui ont poussé des locataires à fuir leur logement, lors du week-end du premier mai.
Cabas et sacs de voyage en main, des habitants évacuent le bâtiment G du parc Kallisté dans le calme. Tous occupaient sans droit ni titre des appartements de cette barre d'immeuble vouée à la destruction.
Une vingtaine de fourgons et 140 CRS sont arrivés à Kallisté, dans le XVe arrondissement de Marseille, tôt ce mardi matin. Les policiers ont pour mission d'évacuer une quarantaine de logements squattés.
Parmi les 104 occupants recensés, de nombreuses familles, a précisé le préfet de Région Christophe Mirmand : "des femmes isolées, des femmes avec enfants, qui doivent être mises à l’abri". Ils seront temporairement hébergés dans deux gymnases de la Ville de Marseille, le temps que les services sociaux évaluent leurs situations.
Des bus de la RTM ont été spécialement affrétés pour les évacuer de leur quartier. "C'est dommage, car tous les squatteurs ne posent pas de problème. C'est une minorité qui est en cause", regrette une travailleuse sociale présente sur place mardi matin.
Le propriétaire d'un appartement squatté fait lui aussi un constat amer. "Demain, quand les fonctionnaires ne seront plus là; que va-t-il se passer ? Moi j'ai perdu une source de revenus et je continue de payer mes charges."
Un immeuble squatté, théâtre de violences
La barre d'immeuble, vouée à une prochaine destruction, est régulièrement le théâtre de tensions violentes, qui pourrissent la vie des habitants.
Lors du week-end du premier mai, des coups de feu ont été entendus. Des personnes ont également tenté de mettre le feu à un appartement. Les habitants mettent en cause un groupe de squatteurs nigérians.
Suite à ces violences, plusieurs familles ont décidé de fuir la cité. Cinq d'entre elles ont été temporairement hébergées par la ville de Marseille.
Pour ramener le calme dans le quartier, les autorités ont annoncé la semaine dernière l'évacuation imminente de la quarantaine d'appartements squattés dans le bâtiment.
Les autorités souhaitent également accélérer la procédure d'évacuation totale de l'immeuble, afin de procéder à la démolition.
Après l'expulsion des squatteurs, il faudra reloger les habitants légitimes de l'immeuble, qu'ils soient locataires ou propriétaires. La procédure pourrait prendre plusieurs mois.
Le quartier doit ensuite faire l'objet d'une requalification dans le cadre de l'ANRU, l'agence nationale de rénovation urbaine.