Depuis le début du mois de juillet, la Métropole n'assure plus le ramassage des ordures des restaurateurs à proximité du Vieux-Port. Les professionnels doivent recourir à un service privé, mais certains s'y refusent et les sacs poubelles s'accumulent sur les trottoirs.
Des montagnes d'ordures sur les trottoirs, à deux pas du Vieux Port. C'est l'image de Marseille que les touristes et les riverains ont depuis une dizaine de jours. Sans parler des relents de graillon émanant des sacs chauffés par la chaleur caniculaire...
Pourtant, aucune grève en cours dans le centre-ville. L'explication est tout autre. Il y a deux mois, les restaurateurs et cafetiers de la place d'Estienne d'Orves et de la place aux Huiles ont été informés que leurs sacs d'ordures ne seraient plus ramassés par la Métropole à compter du 30 juin.
Certains professionnels n'ont cependant pas changé leurs habitudes comme le souligne, photos à l'appui, ce post de Marseille Poubelle La Ville daté du 7 juillet.
Jusque-là, les professionnels produisant moins de 490 litres d'ordures hebdomadaires de déchets assimilables aux ordures ménagères pouvaient bénéficier gratuitement de la collecte publique. Et au-delà et jusqu'à 13860 litres, les gros producteurs de déchets devaient régler une redevance spéciale.
Désormais, plus de collecte de la Métropole pour ces derniers. Les commerçants doivent gérer leurs déchets, les trie et passer par un prestataire de service privé pour leur ramassage. La règle s'applique à tous les commerçants marseillais.
Dans le quartier des Arcenaulx, une vingtaine de restaurateurs et bars sur une soixantaine ont souscrit un abonnement privé. Les autres continuent de rechigner.
Devant les monticules d'ordures et pour des raisons d'hygiène, la Métropole a fait une collecte vendredi dernier. La mairie de son côté tente de privilégier le dialogue, tout en menaçant de sanctions les récalcitrants, passibles d'une amende de 1500 euros.
La brigade de l'Environnement s'est rendue sur place ces derniers jours, allant jusqu'à chercher l'identification des fautifs dans les sacs poubelles.
L'adjointe au maire de Marseille en charge de l'Environnement et de la Santé environnementale, Christine Juste rappelle que ces professionnels ont été informés plusieurs fois l'an dernier et que le changement s'est opéré sans remous dans d'autres secteurs de la ville, comme la rue de République ou l'Escale Borely.
L'objectif est autant d'alléger le coût pour la collectivité locale que d'amener les professionnels "par le porte-monnaie" à trier leurs déchets et à réduire leur production à la source. "Les déchets représentent un coût colossal pour la collectivité, explique l'élue. Et l'intérêt c'est, quand vous payez, vous commencez à réfléchir "si je payais un peu moins"... vous réduisez vos déchets à la commande, vous dites à vos fournisseurs "il y a trop de cartons", "je veux moins d'emballés", "les palettes, vous les récupérez", etc..."
"C'est la loi en Europe, et en France, est-ce qu'on va faire une exception pour le cours d'Estienne d'Orves? Certainement pas, mais je pense que le message est passé et que ça va se faire", conclut Christine Juste, qui croit beaucoup à la dynamique des enseignes emblématiques du quartier qui se sont déjà engagées dans "un processus vertueux", comme La Cantine, Les Grandes Halles ou encore Les Arcenaulx.