Sous l'ombrière du Vieux-Port de Marseille ce 8 mai, une centaine de personnes s'est rassemblée pour apporter son soutien au peuple colombien. Elles veulent sensibiliser les passants à la situation du pays et la répression mortelle des manifestations qui ont lieu depuis dix jours.
"Resistencia Colombia", les poings levés, quatre jeunes femmes s'époumonent en scandant ce slogan, en coeur pour montrer leur soutien au peuple colombien.
Les Colombiens de Marseille sont venus avec les couleurs de leur pays, arborant chapeaux, t-shirt, drapeaux maquillage...impossible de ne pas les voir sous l'ombrière du Vieux-port en ce samedi ensoleillé.
Ils ont les sourires masqués mais visibles dans leurs yeux, portant toute la chaleur et la joie de vivre de ce peuple. Mais pourtant, le coeur n'est pas à la fête.
"On demande à ce que la violence s'arrête en Colombie et que les choses s'apaisent pour retrouver le chemin du dialogue. C'est la troisième réforme que ce gouvernement fait passer, et c'est toujours avec force. Il y a plus de 30 morts, des centaines de blessés et des disparus", selon Julio Diaz Graido, un Colombien vivant à Marseille et organisateur de ce mouvement de soutien.
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De Medellín à Cali ou encore à Bogotá, les répressions sont violentes. Depuis une dizaine de jours en Colombie, la police tire à balles réelles sur les manifestants faisant de nombreux morts et blessés graves.
La situation dure depuis le 28 avril dernier. "Nous sommes ici pour manifester contre le gouvernement colombien, et pour dénoncer ce qui se passe là-bas et que personne ne sait ici. Il faut que les gens le sachent."
La situation est telle que des jeunes lancent des appels à l'aide depuis la Colombie sur les réseaux sociaux.
Comme ce témoignage poignant de Natalia Zapata, photographe colombienne qui s'exprime en français et détaille ce qui se passe et la peur qui s'empare des Colombiens.
Au départ de cette montée de violence, une réforme qui passe mal.
Les Colombiens sont descendus dans la rue pour s'opposer à la réforme fiscale décidée par le président conservateur, Ivan Duque. Une réforme qui pourrait plonger des millions d'habitants en dessous du seuil de pauvreté.
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"Le gouvernement colombien tue son peuple en toute impunité. On ne se présente pas comme victime, on veut juste alerter parce que personne ne fait rien et que c'est dramatique", affirme une manifestante.
Si la réforme est en passe d'être abandonnée, la force déployée pour contenir les manifestants est surdimensionnée et meurtrière. C'est donc maintenant contre la manière employée que manifestent les Colombiens.
"Au lieu de garantir la sécurité de ces citoyens, l'état est en train de les tuer", explique Louisa, une étudiante colombienne à Marseille.
L'ONU, l'Union européenne et les États-Unis ont dénoncé cette répression.
