Une semaine après la mort d'un jeune homme abattu lors d'un contrôle de police, la famille a organisé une marche blanche mercredi 11 août. Elle réclame l'ouverture d'une information judiciaire pour comprendre les raisons de ce drame.
Une semaine après la mort de Souheil El Khalfaoui, une marche blanche a été organisée par sa famille. Ce Marseillais de 19 ans a été abattu dans le quartier de la Belle-de-mai, lors d'un contrôle de police. Partis du Vieux-port vers 19 heures, les participants ont réclamé l'ouverture d'une information judiciaire.
Les faits remontent au mercredi 4 août : contrôlé à bord de sa voiture, Souheil El Khalfaoui aurait reculé blessant un des policiers. Son collègue a alors ouvert le feu, blassant mortellement le jeune homme au torax.
Comment? Pourquoi? Un contrôle routier d'une voiture à l'arrêt se termine par la mort de Souheil 19 ans.
Deux enquêtes ont été ouvertes. Une pour homicide involontaire, confiée à l'IGPN , la police des polices, et une enquête pour violence avec arme sur personne dépositaire de l'autorité publique, ouverte par le parquet de Marseille. La famille craint que l'IGPN classe l'affaire en légitime défense et qu'il n'y ait pas de reconstitution.
"De nombreux éléments viennent en contradiction de la version de la police"
"L'objectif de la marche est de demander l'ouverture d'une information judiciaire, explique Samia, la tante du jeune conducteur. Mourir lors d'un contrôle routier c'est inacceptable."
Venue de Seine-Saint-Denis, elle explique avoir recueilli les témoignages du voisinage sur le lieu du drame : "Énormément de vidéos ont circulé, de nombreux éléments viennent en contradiction de la version de la police." La famille de la victime veut notamment savoir si des gestes de premiers secours ont bien été effectués.
Appel au calme
T-shirt blanc sur le dos et ballons dans les mains, la famille a été rejointe par de nombreux participants. Selon la préfecture, 300 personnes ont ainsi défilé dans les rues.
En tête de cortège, la famille a appelé au calme. "Certes mon fils avait déjà eu affaire à la police, témoigne le père de Soumheil au micro devant la foule. Mais rien de tout cela n'amoindri le respect dû à sa vie."
Dans la foule, association de quartiers et anonymes sont venus apporter leur soutien."Je suis venue par solidarité, explique Yassine. Je n'imagine même pas si ça avait été mon frère ou mon cousin."
En marge du défilé, des slogans ont été collés sur les murs de la ville, avec une question : "Qui nous protège de la police?". En 2019, le nombre d'enquêtes menées par l'IGPN a bondi de 23,7% par rapport à 2018. Dont la moitié visant des violences commises par les forces de l'ordre.