Marseille : les marins-pompiers de Marseille traquent le virus dans les eaux usées des EHPAD

A Marseille, les marins-pompiers de Marseille traquent la Covid-19 dans les eaux usées, grâce à une technique unique en France. Cette surveillance cible désormais en particulier les EHPAD pour y éviter une propagation du virus.

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En première ligne dans la lutte contre la propagation de la Covid, les marins-pompiers ont d'abord été chargés de la traquer dans l'air et sur les surfaces, dans les lieux publics et les écoles de Marseille. 

Depuis la fin du mois de juin, ils scrutent les traces du virus dans les eaux usées de la ville pour anticiper une éventuelle reprise de l'épidémie.  

Cibler les personnes fragiles

Des analyses sont effectuées chaque jour dans les réseaux concentrés au niveau du stade Vélodrome.

"Ça nous permet d'avoir une situation épidémique de la ville, explique Patrick Augier, contre-amiral du Bataillon, parce qu'on peut voir les personnes symptômatiques et asymptômatiques."
 

L'avantage de cette technique, c'est qu'elle nous donne 5 à 6 jours de préavis avant de voir un cluster apparaître.

Contre-amiral Patrick Augier (BMPM)

"Depuis 10 jours, nous avons fait évoluer notre stratégie, pour prélever au plus près des personnes fragiles, dans les EHPAD, indique le contre-amiral Augier. 

Dix établissements sont concernés pour le moment, à terme les eaux usées de tous les EHPAD de la Ville seront analysées.

Un système d'alerte précoce

L'objectif est de pouvoir donner des alertes précoces aux responsables d'établissements sur le risque qu'une personne a peut-être le virus ou est en train de le développer. 

Le bataillon transmet ses résultats à l’agence régionale de santé PACA, la préfecture des Bouches-du-Rhône et la Ville de Marseille.

"Par exemple hier, nous avons dit à l'ARS qu'il y a huit EHPAD où des personnels ou des pensionnaires ont potentiellement le Covid", indique le patron du BMPM.

"Il y a peu d'endroits en France où on a la chance d'avoir ces indications précieuses au quotidien, s'est félicité Benoît Payan, adjoint à la mairie de Marseille. "A partir du moment où il y a de la présence de Covid, bien entendu le bataillon teste aussi les pensionnaires si besoin", a-t-il précisé.

Les analyses montrent un virus en baisse 

"Les EHPAD sont des endroits où on a des publics fragiles, en polypathologies, en comorbidité, et où on sait qu'un cluster peut avoir des conséquences dramatiques et peut faire des ravages", rappelle-t-il. Tout l'été, le bataillon a noté une faible présence du virus, jusqu'à l'appartition d'un pic important le 24 juillet dans l'un des deux réseaux de la ville.

"Ça a été le signal avant-coureur de ce qu'il s'est passé au mois d'août, on a vu le taux de positivité augmenter sur Marseille", ajoute-t-il. 

"A la fin du mois d'août, il a commencé à baisser, mais les pluies ont compliqué les mesures parce que ça change les dilutions," souligne le responsable des marins-pompiers.

Les chiffres sont toujours à la baisse, mais cela peut s'inverser.

Contre-amiral Augier

"C'est ce qui nous a permis de dire au gouvernement "ça monte très fort", c'est ce qui nous a aussi permis de dire au gouvernement "on est en train de voir un plateau, et on est en train de voir une baisse", a noté Benoît Payan.

Depuis début septembre, le virus est moins présent dans les eaux usées. "Il diminue de façon continue, on a vu une baisse d'environ quatre fois le portage viral dans les eaux usées, confirme le contre-amiral Augier.

Une cartographie du Covid à Marseille

"Vers le 12 septembre, on a vu le pic des contaminés s'infléchir, dit-il.

Il y a donc moins de contaminés sur la ville de Marseille, comme les hôpitaux qui sont décalés d'une quinzaine de jours, ils devraient voir eux aussi une baisse potentielle.

Contre-amiral Augier

"Mais le virus est encore dans les eaux usées, il circule, et on ne sait pas prédire l'avenir", insiste-t-il.

Le bataillon des marins-pompiers poursuit donc ses prélévements quotidiens. Et une fois par semaine, les résultats sont cartographiés à l'échelle de la ville pour identifier les secteurs où le virus est le plus important.
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