Depuis plusieurs jours, de jeunes migrants, mineurs, réclament des nouvelles de leur ami qui a tenté de se suicider le 3 août. Après plusieurs rassemblements devant le conseil départemental, à Marseille, ils en obtiennent enfin.
Le 3 août dernier, un adolescent originaire de Guinée Conakry se jette du quatrième étage d'un hôtel où il est hébergé, à Marseille. Il a 15 ans et s'appelle Adama. Les jours passent et ses amis n'ont pas de nouvelles. Leurs rassemblements devant le conseil départemental ne donnent rien. Ce lundi après-midi, le groupe décide alors de se rendre à l'ADIMEF, Direction des Maisons de l'Enfance et de la Famille, qui dépend aussi du conseil départemental. Une personne les rejoint à l'extérieur et propose que deux d'entre eux rendent visite au blessé à l'hôpital de la Timone Enfants, accompagnés d'un éducateur spécialisé. Le garçon est en réanimation, il souffre de l'épaule et du bassin.
Plusieurs rassemblements devant le conseil départemental
Les mineurs exilés se rassemblent devant le conseil départemental pour rencontrer un responsable. Jeudi dernier, des délégués syndicaux leur conseillent de revenir ce lundi matin pour un éventuel rendez-vous. Ils reviennent donc devant le conseil départemental. Une quarantaine de mineurs, accompagnés d'une poignée de militants du collectif El Manba. Les délégués syndicaux demandent à la direction de les recevoir mais la rencontre ne se fera pas. La grille autour de l'institution est fermée pour les maintenir à l'écart. 2 ou 3 jeunes l'escaladent, suivis de tous les autres. La police intervient alors brutalement, à coups de matraques, d'après un militante. Deux jeunes sont placés en garde-à-vue.
Un désarroi croissant
La situation de ces jeunes est critique depuis des années. Leur désarroi s'est encore accentué avec la tentative de suicide de leur ami. Les Mineurs Non Accompagnés (c'est le terme administratif) souffrent de leur situation à Marseille. Même lorsqu'ils ont un toit et de quoi manger, ils se sentent abandonnés. Aucun projet d'école. Aucun projet d'avenir.
A Marseille, environ 200 mineurs sont dans cette situation.
Le témoignage de l'un d'entre eux dans ce reportage :
https://france3-regions.francetvinfo.fr/provence-alpes-cote-d-azur/bouches-du-rhone/marseille/marseille-jeunes-migrants-se-sentent-abandonnes-1525608.html