23 ans après la mort d'Ibrahim Ali, jeune comorien de 17 ans tué par des colleurs d'affiche du Front national à Marseille, une plaque commémorative a été dévoilée ce mardi au lycée de l'Estaque, où le jeune garçon était scolarisé.
La famille d'Ibrahim Ali se battait depuis des années pour que la mort du jeune comorien, tué le 21 février 1995 par des colleurs d'affiche du Front national ne tombe pas dans l'oubli.
Hassany faisait partie de ses amis, ils étaient ensemble quand c'est arrivé au retour d'une répétition de leur groupe de rap. "C'est très important, c'est un début", dit-il, "parce que nous on veut vraiment qu'il y ait une rue Ibrahim Ali, c'est le but ultime de notre démarche, ça plus de 20 ans qu'on lutte pour ça".
23 ans après la mort du jeune homme, ce mardi matin, une plaque commémorative a été dévoilée par le président de Région Renaud Muselier, au lycée de l’Estaque, où il était scolarisé.
note Fabienne Maheu proviseure du lycée professionnel de l'Estaque.Ibrahim Ali il est maintenant à tout jamais un élève de ce lycée,
"Le symbole est très important, chaque fois qu'un lycéen verra la plaque, s'il ne sait pas qui était Ibrahim Ali, on lui racontera l'histoire, cette hisoire marseillaise et s'il sait il se souviendra de ce qu'il s'est passé et ça a tout son sens", se réjouit Fazia Hamiche de l''association Mémoire et Réconcialiation, qui a obtenu du Rectorat et de la Région la pose de cette plaque dans l'établissement.
La cérémonie a eu lieu en présence d'habitants de la Savine, le quartier d'Ibrahim Ali, de ses proches, et d'artistes rappeurs qui ont croisé sa route comme Alonzo et Soprano. "J'avais treize ans quand ça s'est passé", témoigne Alonzo très ému, "on vient du Plan d'Aou on allait chanter à la Savine à l'association des B.Vice, c'est quelque chose qui nous a tout simplement traumatisés".
Sur la plaque, il est écrit :
A la mémoire d'Ibrahim Ali, Ibrahim Ali, jeune marseillais de 17 ans, lycéen de cet établissement, musicien du groupe B.Vice a été lâchement assassiné d'une balle dans le dos le 21 février 1995 au nom d'une idéologie haineuse.
Reportage d'Estelle Mathieu et Ali Martiniky :