La rumeur circulait depuis des mois. L'annonce a été faite ce jeudi aux studios marseillais. Le feuilleton quotidien diffusé sur France 3 s'arrête définitivement après 18 saisons et plus de 4.500 épisodes.
"Plus belle la vie c'est fini, c'est officiel", lance aux journalistes Thierry Lavaille, opérateur de prise de son sur Plus belle la vie, à l'issue de la rencontre avec la direction de France Télévision ce jeudi 5 mais 2022.
La totalité des droits sera cédée à la société Neuwen (société de production audiovisuelle du groupe TF1) fin septembre 2022.
Devant les micros, le syndicaliste a du mal à cacher son émotion. "Je suis désolé, j'ai les boules, ce sont 600 personnes qui étaient là au quotidien, c'est fini."
Des rumeurs, des pleurs, des cœurs brisés... Depuis des mois, le suspens tient les fans en haleine. Déjà à la mi-février, un vent de panique a déferlé sur les réseaux sociaux. Mais cette fois, c'est bien fini.
Ce jeudi à 14h15, le directeur des Antennes de France Télévisions, Stéphane Sitbon-Gomez, Anne Holmes, directrice des programmes, et Christian Vion, en charge des moyens des antennes sont venus l'annoncer officiellement au personnel, aux studios de la Belle de Mai, dans les décors du quartier du Mistral où vivent les héros de PBLV depuis 17 ans.
" Ce n'est jamais une décision facile d'arrêter un feuilleton qui a eu tant de succès au bout de 18 ans. On vient de le faire, on est un peu émus", a expliqué à la sortie du plateau Anne Holmes.
Plus belle la vie fait travailler chaque année quelques 600 intermittents.
Comme Jeanina Ryba, costumière qui regrette la fin de cette série :"C'est la méthode qui nous choque. Nous on est une famille ici, on s'aime, on bosse, on s'engueule, on fait des fêtes, on a des enfants, on a des familles... on a créé une famille, et faire exploser cette famille en l'espace de six mois, c'est hyper violent pour nous".
Roland, Mirta, Luna, Céline, Blanche, Mélanie et Thomas sont entrés dans les foyers français en septembre 2004. Avec Plus belle la vie, France Télévision a relancé avec succès le genre du feuilleton populaire. Cinq millions de téléspectateurs chaque soir, avec des pics à près de 7 millions.
Rapidement la série devient culte et contribue même à dorer l'image de la ville.
Aujourd'hui, les fans sont ne plus que 2,5 millions à se retrouver devant leur poste pour suivre les intrigues du Mistral.
Depuis deux ans, le public n'est plus au rendez-vous. L'audience s'essouffle. La concurrence d'autres séries sur les chaînes concurrentes accentue la chute dans l'audimat.
"On a tenu a insister sur le fait que l'activité continuerait à Marseille, qu'on créerait des séries, qu'on continuerait, que les gens ne seraient pas démunis face à l'arrêt. Mais on est bien conscients qu'on a cassé une belle famille", a précisé Anne Holmes.
Selon elle, l'activité va continuer sur "un volume d'activité et un nombre de films qui donnent à peu près les mêmes nombres d'heures de fiction en prime cette fois-ci".
Des arguments qui ne semblent pas convaincre.
"Même si on s'y attendait, les promesses on n'y croit pas. Comme le fait qu'il y aura réellement du boulot à partir de janvier 2023. Alors qu'on sait pertinemment que ce ne sera pas possible de donner du travail pour tout le monde, selon les postes de métiers", détaille Camille Coste, Rippeuse.
"Même si on recrée une série, plein d'unitaire, cela ne couvrira pas tous les corps de métiers qu'il y avait sur une quotidienne et sur des studios de 3.000 m2".
Une des clés du succès de la série, créée par Hubert Besson, était de refléter la société et ses évolutions. Le feuilleton abordait de nombreux sujets à travers le quotidien de ses personnages.
En 17 ans d'intrigues, aucun thème même controversé n'a échappé aux scénaristes : homosexualité, racisme, transidentité, drogue, handicap, viol, maladie, PMA... Les prochains aborderont les violences faites aux femmes.
PBLV restera ainsi comme la première fiction à avoir montré un baiser entre deux hommes à la télévision française.