Un policier de 50 ans exerçant dans le commissariat du 12ème arrondissement à Marseille a été retrouvé mort à son domicile dans le quartier de la Valbarelle samedi 29 juin peu après 21 heures. L'homme, papa de deux enfants, s'est suicidé par pendaison.
Les secouristes n'ont rien pu faire. Samedi 29 juin peu après 21 heures, un policier de cinquante ans a été retrouvé mort à son domicile dans le quartier de la Valbarelle, rapportent les marins-pompiers de Marseille.
Selon une source syndicaliste, le policier s'est pendu chez lui. Son corps a été retrouvé par un membre de sa famille. Ses enfants, des jumeaux de 13 ans, n'étaient pas présents à son domicile au moment du drame.
Interdit de voie public, dépressif, le policier en service dans le commissariat du XIIe arrondissement de Marseille était suivi par le service de médecine de prévention.
36e suicide dans la police nationale depuis le début de l'année
Il s'agit du 36e suicide depuis le début de l'année dans la police nationale, rapporte Bruno Bartoccetti, du syndicat Unité SGP Police pour la zone Sud. Un chiffre qui "fait froid dans le dos"."La moyenne c'est 40, 45 suicides par an. On atteint des records malheureusement ces dernières années".
"L'important c'est de prévenir, assure Bruno Bartoccetti. Aujourd'hui, il y a des policiers qui n'ont pas vu de médecins de prévention depuis plus de vingt ans."
"Il faut obliger les policiers à voir des médecins au moins tous les ans [...] Le problème c'est qu'il n'y a pas assez de médecins."
Bruno Bartoccetti déplore la dégradation des conditions de travail : "On est sous pression, on est trop dans les chiffres sur la délinquance, les attentats terroristes, les Gilets jaunes... On est beaucoup sollicités. C'est important de mettre l'humain au coeur de notre métier".
Christophe Castaner répond à la vague de suicides
Le 19 avril dernier, de nombreux policiers se sont rassemblés partout en France et notamment devant le commissariat de Noailles à Marseille pour rentre hommage à leurs 28 collègues qui se sont suicidés depuis le début de l'année.Le ministre de l'Intérieur Christophe Castaner a alors instauré une cellule alerte prévention suicide (Caps ) : "Il faut briser la peur, il faut briser la honte, il faut briser le silence", a-t-il déclaré lors de l'installation de cette cellule en avril.
"On retient un premier pas, mais il faut impérativement que ce soit suivi, ne pas lâcher, estime Bruno Bartoccetti. Il ne faut pas que ce soit une des priorités mais LA priorité".
"On tire la sonnette d'alarme en permanence pour qu'il y ait une prise en charge, déclare-t-il. On doit conserver nos conditions de travail qui passent par l'humain, pouvoir entourer un policier qui peut être dépression, pour déceler une dépression".
Selon les chiffres du ministère de l’Intérieur, en 2018, 35 policiers et 33 gendarmes se sont suicidés.